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Full text of "Le Courrier Cinématographique (February 12, 1921)"

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… 11: Année - N°7 Le N° 1 fr. 50: par poste : 1 fr. 65 12 Février 1921 


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Un immense Succès 
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Grand Premier Rôle des 
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Mardi 15 Février, à | 4 heures, au Palais de la Mutualité 
Cavallini et M. Fede Sedino 


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Comédie Dramatique en Quatre Parties , 


Édition du 11 Mars 1921 


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11° Année - N° 7 


Le Courrie 


CINÉMATOGRAPMIQUE 


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230 :0:-0:06::0- 0 


ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE 
DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT 


LE GOUT DU PUBLIC 


par C. F. TAVANO 


COTE LL LL LR LL LL 


Un véritable mystère, une énigme perpétuelle, le 
Point délicat de notre industrie. 
Connaître sont des vaniteux. Telle pièce de théâtre 
subit la critique la plus acerbe et rapporte 600.000 fr. 
à son heureux directeur; telle autre pièce est portée 
aux nues et cependant le théâtre affiche une reprise 


Ceux qui croient le 


Célèbre quinze jours après la première du chef-d'œuvre 
TeConnu par la critique. 
ous croyez connaître l'âme et le goût du public 
Parce que vous jugez d’après votre âme et votre goût, 
et Dieu sait comment notre âme est faite. L'intérêt 
Qui est à la base de toute affaire vous pousse bien 
. Souvent à des fautes de goût et de simple psychologie. 
Vous avez décrété Tristan et Yseut un film mer- 
Veilleux, mais incompréhensible à la masse .. 

Aveugles ! allez donc à ce cinéma de la Villette 
Où la présence d'un faux-col est rare, allez et regardez 
Vec quel intérêt et quel religieux silence le bon peuple 
suit la tragique et belle histoire d'amour, réalisée à 

“écran par notre grand artiste Louis Nalpas. Chaque 
soir de braves ouvriers, à l'instruction et à l’éducation 
Primitives, sont emportés dans le domaine du merveil- 
*UX par ce bel album d’art qu'est Tristan et Yseut. 

t Vous qui ne voulez pas de plein-air dans vos 
Programmes, sous prétexte que cela ne signifie rien! 

*Mandez à votre public quelle est son impression lors- 
ue, par hasard, vous lui présentez un beau voyage 
qui lève pour lui le voile de la radieuse nature. 


Quant au documentaire, au scientifique que vous 
reléguez au dernier plan comme bouche-trou, savez- 
vous que le public s'y intéresse prodigieusement. En 
somme, vous voulez supprimer de l'écran la partie la 
plus attrayante : la vie même. à 
Et vous qui ne souhaitez que des drames corsés où 


à la base de 


l’action, croyez-vous donc que tel est le goût du public? 


le revolver, le poison, le meurtre sont 


Vous vous lamentez sur la pauvreté du cinéma et vous 
ne faites rien pour l’encourager. Un film n’est à votre 
convenance que s’il coûte peu et s'il peut vous pro- 
duire le maximum de recette. 

Vous avez crié au miracle pour Le Lys Brisé, 
mais vous avez, sans enthousiasme, admis que L'Homme 
du Large est un bon film! 

Vous connaissez par cœur tout ce qui touche les 
étoiles étrangères et vous ignorez tout de nos grands 
artistes français qui luttent, travaillent sans aucun encou- 
ragement. 

Vous ouvrez votre bourse et faites toute confiance 
à d’audacieux métèques dont nul ne connaît le passé 
et les intentions véritables, mais vous éconduisez dure- 
ment le jeune metteur en scène français qui a des idées, 
du talent et peu d'argent. 

Vous prétendez enfin ne faire que du beau, du 
grand, du nouveau, et vous errez lamentablement dans 
les sentiers battus, d'où vous ne sortez jamais. 

Vous êtes des aveugles. 


6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


Le Cinéma au Cortège 
de la Mi-Carême 


LS 21 1] 

Le Syndicat Français des Directeurs de Cinémato- 
graphes a décidé de participer aux prochaines fêtes. 
Avec le concours du Comité des Fêtes de Paris, de 
toutes les maisons d'édition et de location de films, 
il prépare un cortège gai, humoristique, satirique, qui, 
nous pouvons en être assuré, remportera le plus 
grand succés auprès de la population parisienne. 

Voici le thème de ce groupe amusant : 


Cinéma premier, roi du Spectacle 
x Premier Char 

Ayant atteint sa majorité, cinéma premier, Roi du 
Spectacle, las d’être tenu en tutelle, monte sur le trône 
et fait son entrée dans sa bonne ville de Paris où il 
proclame au peuple les bienfaits du cinématographe. 
‘Le char représentera une décoration faite de devan- 
tures de cinémas et de Palaces. 

Au sommet, le dôme d’un grand Palace, où trône le 
jeune et fringant cinéma. 

En guise de sceptre, il a dans la maïn un phare... le 
cinéma apporte la lumière sur tout, il est le langage 
universel. Tous les peuples de l'univers représentés 
par des-blancs, des rouges, des jaunes, des noirs, se 
comprennent et fraternisent. 

À ses côtés, le vieux Gutenberg, inventeur de l'im- 
primerie, lui sert de mentor. 

k I est le spectacle du peuple, 

. maître d'école du peuple, 
. - . journal du peuple, 

Ce qu'il a été. . Un petit forain. 

Ce qu'il est. - Un grand phare d'intelligence. 

Ce qu'il sera. le pacificateurde tousles peuples. 

I doit être instructif, moralisateur, mais il doit 
aussi faire rire : 

À côté du char, on verra Max Linder, Prince, Biscot, 
Mistinguett, ete... ete... 

Des groupes suivront : 

Les Misérables : Javert, Jean Valjean, Cosette. 

Notre-Dame-de-Pu«ris : Esméralda et sa chévre, 
Claude Frolo. 

Monte-Cristo. 

Sans Famille. 

Judex. 

Suivent: Charlot, Douglas, Rio Jim, etc... etc... 

Malheureusement... les Pouvoirs publics n'ont pas 
encore compris le cinéma, et loin de l'encourager, ils 
le traitent comme 

_ Une vache à lait 
Deuxième Char ° 

Une énorme vache, l'œil morne,les cornes retour- 
nées. 

À ses pis, tirent le Maire, l'Assistance publique, la 
taxe d'Etat, les Pompiers, les Médecins. 

Sur son dos trône la Censure qui coupe des films. 

Biscot et ses Deux Gaminessuivent éplorès,ete., etc. 

Le long du cortège cavalcadent des cow-boys qui 
lancent Ie lasso sur la vache 4 lait; ce sont les 
36.000 maires, les 36.000 censeurs, etc... ete, 

Une importante figuration et plusieurs corps de 
musique encadreront ce cortège. 

(Communiqué). 


BLUFF. OU AFFAIRE SÉRIEUSE (1) 
DSC 


“ JE SUIS FIXÉ * 


dit M. Mac Dougall Hawkes 
- le dernier répondant américain 
de l’affaire Himmel 
et il démissionne 


Sous le titre indulgent de Blu/ff ou affaire sérieuse, 
Le Matin a eu plusieurs fois occasion d'entretenir ses 
lecteurs de l'affaire Himmel — cette extraordinaire 
affaire de cinématographe franco-américaine, montée 
au Capital de un milliard et demi de francs, su 
lequel 15.000 francs seulement ont été versés. 

On sait que les lanceurs de l'affaire ên France avaient 
fait grand état des concours qu'ils disaient avoir 
trouvés de l'autre côté de l'Atlantique. Dans une lettre 
adressée au Matin et publiée le 13 décembre dernier, 
M. Albert Dalimier, ancien sous-secrétaire d’Etat, 
écrivait notamment : 

« J'appris que le solicitor qui avait rédigé les actes 
était M. Frank D. Pavey, président de l’alliance fran- 
çaisè de New-York ; je vis parmi les fondateurs figurer 


M. Lucien Jouvaud, président-fondateur de l'hôpital. 


français de New-York ; je trouvai dans le Conseil 
d'administration M. Mac Dougall Hawkes, président 
de l’Institut français aux Etats-Unis et président du 
Musée français, fait chevalier de la Légion d’honnetr, 
pour services rendus à la cause de la France. Et je 
commençai à comprendre la présence et les discours 
de M. Maurice Cazenavwe, haut-commissaire français...» 

Tour à tour, les hautes personnalités ainsi invo- 
quées, se sont retirées ou ont déclaré n'avoir accepté 
que parce qu’elles avaient été sollicitées de le faire pa” 
le haut-commissaire français, M. Cazenave. Cepen- 
dant, M. Mac Dougall Hawkes, qui jouit de l'estime et 
de la considération universelles à New-York, et dont 
les services rendus à la France sont, en effet, hors de 
pair, n'avait rien dit. 

Or, M. Mac Dougall Hawkes est en ce moment à 


Paris. 11y a fait une enquête rapide et décisive sur. 


l'affaire Himmel. Nous Favons vu. Et il nous a déclarè 
simplement : e 

— J'ai examiné l'affaire ici. Je suis fixé. Je vous prie 
de dire que j'ai donné ma démission et je n’ai plus rien 
de commun avec cette entreprise, à laquelle je ne 
m'étais intéressé que parce que je croyais qu’elle inté- 
ressait la France. : 

Il ne reste donc plus, comme patron de l'affaire 
Himmel à New-York que M. Maurice Cazenave, ami 
personnel de M. André, Tardieu et toujours haut-com- 
missaire de France.:. 


(x) De notre excellent confrère Le Matin, &u 7 février 1921 


4 


PATHÉ-CONSORTIUM-CINÉMA 


prie Messieuræ les Directeurw de lui faire> l'honneur d'assister à la 


Présentation, spéciale > du Film : 


Les Trois Mas ues 


TI NII CE LELTEEECE LEE CETTE CEE TE CES CLCTEE CECECEEET CCE TETE TETE CECEEE CE TE ESS © QORLECEEEECEEL EEE LEEEEET ES 
nee DNA ARE NES La 0 ILE AU AT CNET ONE ET 


Inspiré du drame de Charles MÉRÉ 
Scenario GE mise en scène de Henry KRAUSS 


TTL Production de la ELITE ELLE EL EEE CU CEE TEEN EE ENT CEE LE EEE CU CENTEE TEEN TENTE TETE TEE TEETEEe 
EE du ie Auteurs et Gens (a ns 


gui aura ie = LUNDI 14 FÉVRIER. à os nn 
32, Boulevard des Italiens. 


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Seron également présentées : 


Deux Se te 1 Chr Comédies » 
LES PROUESSES DE JOCKO 


MALIN COMME UN SINGE 


jouées par le célèbre singe 


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le 16 JANVIER | RR] o dans 


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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 13 


RECENSEMENT 


des Cinémas Français et des Villes dépourvues 


de Cinémas 
Se 


(90° Liste) 


Haut-Rhin (suite) 

,PLASTATT. — & kil. de Mulhouse, 3.227 habitants. Il 
existe pas de cinéma. À étudier. 

RIBEAUVILLÉ. — 429 kil. de Paris, 5.846 habitants. 

Z, Il n'existe pas de cinéma. À voir sur place. 

RIEDISHEIM. — 2 kil. de Mulhouse, 4.500 habitants. 
. (Xiste un établissement cinématographique : le 
Dom Central, 54, rue de Mulhouse. Directeur 

* À. Jehle. 

ROUFFACH.— 521 kil. de Paris, 3.785 habitants. Il 
Éxiste un cinéma. Directeur M. Joseph Cromer, rue 
émenceau, 4. 
pe MNT-AMARIN. — 521 kil. de Paris, 2.300 habitants. 

Éctricité. Il existe un établissement cinématogra- 
p que : le cinéma du Lion d'Or. Dieecteur M. Ber- 
ardin Schuller. 


) SAINTE-CROIX-AUX-MINES. — 565 kil. de Paris, 
“2 habitants. Il existe un cinéma. Directeur M. Lau- 
nt. 


SAINT-LOUIS. — 497 kil. de Paris, 5.417 habitants. 
ÉCtricité, Il existe trois établissements cinémato- 
Sraphiques : le cinéma Saint-Louis, D' M. Buckel 
8ton; le cinéma Alsa, directeur M. Schakomy Al- 
P 9nse; le cinéma Moderne. Directeur M, Donath 


ns OSeph, 


1) AINTE-MARIE-AUX-MINES. 568 kil. de Paris, 
A 10 habitants. Gaz. Il existe deux établissements 


Cl : LR : 
Rématographiques : le cinéma Central. Directeur 


:Seïler et le Cinéma Olympia. Directeurs MM. Bou- 

inger et Spitz. 

SOULTZ. — 514 kil. de Paris, 4.600 habitants. Il 
ISte un Cinéma à la « Halle Vosgienne », rue des 
°8ges. Directeur M. L. Mey. 

SOULTZMATT. — 10 kil. de Guebwiller, 2.600 habi- 


ta 
Mis. Il existe un cinéma. Directeur M. Riedmuller 


Joseph. 
Qu HAN. — 460 kil. de Paris, 7.500 habitants. Gaz, 


“Ctricité, I1 existe un cinéma : la Cigale. 
AQUINS 2 51 kil. de Paris, 2.522 habitants. Il 
€ pas de cinéma. Essaï à tenter. 
W'ÉUX-THANN. — 511 kil de Paris, 2.128 habitants. 


Ch. Gerdisser-Wagner. 


VILLAGE-NEUF. — 30 kil. de Mulhouse, 2.700 habi- 


ta 
De Electricité. Iln’existe pas de cinéma. À voir sur 
e, 


M Existe un cinéma, place de la Mairie. Directeur 


Du film français ! du film français ! 
Tout pour le film français ! !! 
— Eh bien! voici : 


Visages voilés.. âmes closes 


-de LA SELECT — avec EMMY LYNN 


WILLER. — 511 kil. de Paris, 2.053 habitants. Il 
existe un cinéma au « Cercle Catholique » de Willer. 

WINTZENHEIM. — 529 kil. de Paris, 3.800 habitants. 
Il n'existe pas de cinéma à poste fixe. La Société de 
Propagande donne des représentations périodiques. 

WITTENHEIM. — 501 kil. de Paris, 3.150 habitants. 
I1 n'existe aucun cinéma. Essai à tenter. 


Rhône 


L'ARBRESLE. — 478 kil. de Paris, 3.023 habitants. — 
Gaz, électricité. IL existe un établissement cinémato- 
graphique : le Casiho-Ciné, avenue de la Gare. Direc- 
teur M. Pernod. 

AMPLEPUIS. — 449 kil. de Paris, 6.644 habitants. — 
Electricité. Il existe un cinéma. Directeur M. Lapi- 
lonne, rue Saint-Philibert. 

ANSE. — 464 kil de Paris, 2.000 habitants. — Elec- 
tricité. J1 n'existe pas de cinéma. A voir sur place. 

BEAUJEU. — 458 kil. de Paris, 2.890 habitants. — 
Electricité. Il existe un établissement : le Royal-Ci- 
néma. Directeur M. Calmels. ; 


BELLEVILLE-SUR-SAONE. —* 445 kil. de Paris, 
- 2,941 habitants. — Electricité. Il existe un cinéma. 


Directrice Mme veuve Pasquier, rue de la République. 

BOURG-DE-THIZY.— 449 kil. de Paris, 4.594 habi- 
tants. — Il n’existe pas de cinéma. Essai à tenter. 

BRON. —3 kil. de Lyon, 4.160 habitants. — Il n'existe 
pas de cinéma. À voir sur place. 

CONDRIEU. — 535 kil. de Paris, 2.041 habitants. — 
Il n'existe pas de cinéma à poste fixe. Des établisse- 
ments ambulants viennent de temps à autre. 

‘COURS. — 4517 kil. de Paris, 6.013 habitants. — Gaz, 
électricité. I1 existe deux établissements : le Royal- 
Cinéma, rue de la Loire. Directrice Mme Bretton, et 
le Cinéma de la Salle d'Œuvre, rue Basse-Cruzille. | 

GIVORS. — 513 kil. de Paris, 12.784 habitants. — 
Gaz, électricité. 11 existe deux établissements cinéma- 
tographiques : le Cinéma-Palace, rue Victor-Hugo, et 
le Cinéma-Variétés, rue de Belfort. 

(A suivre.) 

Joindre un timbre de 0 fr. 25 pour la réponse, à 

toutes les demandes de renseignements. 


LE DÉNICHEUR. 


14 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


Derniers Échos du Banquet 


du Syndicat des Opérateurs de Prise de Vues 
SE 


Discours de M. de Morlhon, 
PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DES AUTEURS DE FILMS 


Messieurs et chers Collaborateurs, 
Lorsque votre aimable Président est venu me 


prier d'assister à votre banñuet corporatif, c’est 
avec le plus grand empressement que je me suis 
rendu à son appel, très heureux d'apporter, au 
nom de la Société des Auteurs de Films, une mar- 
que de profonde sympathie à nos collaborateurs 
de la mise en scène, les plus immédiats. Cepen- 
dant,aprèsson départ,le plaisir quej'avais éprouvé 
à cette invitation a été un peu gâté par la pensée 
du discours probable. C'est que, voyez-vous, je 
prononce depuis quelque temps pas mal d’allocu- 
tions et je m'aperçois, lorsque je les relis dans nos 
journaux corporatifs, que je ne fais pas précisé- 
ment concurrence à Courteline par la gaieté. Il 
faut en trouver la raison dans le sujet que je traite, 
toujours le même: la lutte âpre, difficile, que nous 
avons entreprise pour redonner à la cinématogra- 
phie française un peu de vitalité. Et dans l’état où 
nous Sommes, ce refrain-là ne se chante pas, pré- 
cisément, sur un air de Phi-Phil 

Je m'étais donc promis de laisser, pour une fois, 
à la porte, nos soucis d'intérêt général afin de ne 
point vous importuner de ma complainte habi- 
tuelle. Cependant, je ne voudrais pas que mon 
silence sur ce point aille à l'encontre de ma pensée 
et qu’il exagérât la situation. Malgré les difficultés 
du moment, en effet, nous avons de l'espoir en 
l'avenir, dans un avenir qui n’est pas, nous en 
avons la ferme conviction, très lointain. Le mal 
dont nous souffrons a trouvé son remède dans 
son excès même. Jusque-là on avait négligé, en 
haut lieu, de s'occuper d'un malade à la tare du- 
quel on ne croyait pas sérieusement, malgré tout 
ce que nous en pouvions dire. Mais le malade est 
devenu moribond et on a commencé à s'émouvoir! 
C'est que ce condamné à mort représentait, non 
pas seulement une industrie importante, jadis 
florissante avant 1914, aujourd’hui écrasée par la 
concurrence étrangère, mais encore, pour un pays, 
un des moyens de propagande les plus puissants 
que l’on connaisse. Et il semble qu’on ait compris, 
enfin, qu'une chose pareïlle ne pouvait pas, ne 
devait pas mourir! 

Nous avons été, il est vrai, aidés dans notrelutte 
par des collaborateurs puissants, notamment par 


Fr 


Le plus grand succès financier 


pour MM. les Directeurs, c’est ? 


la Confédération des travailleurs intellectuels qui 
compte près de deux cent mille membres, et qui 
représente une force considérable en ses direct 
tives dirigeantes ; notamment encore par u 
homme d'action incomparable, Louis Forest, 2 
dévouement duquel je ne saurais trop rendre hon# 
mage; encore,par la presse corporativeet la grande 
presse, dont la tâche, sur ce point, fut considé 
rable ; enfin par les autres groupements de la ciné 
matographie qui, dans un mouvement d'uniol 
générale, ont joint leurs efforts aux nôtres. 

De cet ensemble de forces est résulté un projet 
de loi déposé à la Chambre des députés par M. B® 
kanowski, projet de loi qui avantage très nett® 
ment le film français sur son concurrent étrangef 

Alors, la confiance reviendra dans le monde 
des éditeurs et les capitalistes, alors le film fra 
çais, fort de ses premiers succès, ne sera plus € 
mendiant qui frappait vainement à des portes qu® 
l'éternel pistolet américain, braqué à chaque if: 
tant contre des bras levés au ciel, lui avait ju* 
qu'alors si injustement et si stupidement fermées 

Je me hâte maintenant de revenir à mon vér” 
table sujet. É 

J'ai bien conscience d’être ici dans une réuni0f 
d'artistes dans le sens le plus vrai, le plus exa€t 
du mot. Il est loin, le temps où un directeur célé: 
bre, que je ne nommerai pas, mais que quelque* 
uns d’entre vous, parmi les plus anciens, pourrons 
peut-être reconnaître, où‘ce directeur pouvait dire 
Des opérateurs ! mais je n'ai qu’à frapper du pit 
pour en faire jaillir de terre! 

C'était alors une bien triste conception de GA 
que devait être ce collaborateur essentiel du me% 
teur en scène. Et c'est, peut-être, pour ne pas avoir 
compris à temps l'importance de sa fonction, €l 
lui marchandant les moyens, que nous nou* 
sommes laissés distancer dans la concurrence 
monde! L 

Je parlais tout à l'heure de la stupidité du rev0 
ver américain. Mais tout n'est pas stupide PA 
delà l'Atlantique. Il n'y a pas seulement, de temp” 
à autre, des scènes qui forcent notre admiratiol 
il y a aussi une recherche très particulière da” 
l'art photographique. Les indications, il faut bi@ 
le reconnaître, nous sont venues, en partie, sott 


a _—_— ——————_———————_———— 


LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 15 


rapport, d'eux. Je n’irai pas jusqu'à prétendre 
Que c'est de ce côté que nous est venue la lumière. 
Certes, non, mais on peut dire que les Américains 
put été les premiers à nous montrer l'importance 
Primordiale qu’on doit attacher à la qualité de 
image photographiée, et cela, je me hâte de le 
1re, parce que pendant ce temps, vous étiez, 
hélas occupés à d’autres besognes 
Quand on réfléchit, en effet, sur le coup de ton- 
Mrre de Forfaiture, éclaté dans le monde ciné- 
Matographique, on se rend compte que c’est de la 
s Photographic que la stupeur est venue... Certes, 
© Scénario était bien conçu, mais nous avions eu 
d'autres œuvres en France de la même valeur, 
‘ertes, . le Japonais avait entre autres qualités 
‘rtistiques, celle bien commerciale d'avoir fait 
léver des tas de jeunes femmes, mais tout cela ne 
Suffisait pas à justifier la révolution qu’on se plai- 
ue à reconnaître. Eh bien, cette révolution était 
“pendant réelle et venait de votre profession! 
étaient des artistes réels qui, par des jeux de 
Umière très étudiés, avaient mis en relief d’une 
AÇ0n étonnante la pensée de l’auteur. 
De ce jour-là, l'avenir du cinématographe fut 
Mpris. 
orme sous laquelle un écrivain peint les 
its humains reste, à peu de chose près, intan- 
Sible, et alors même que les époques changent. 
à photographie, au contraire, relevant à la fois 
Di nence et de l’art, est susceptible de progrès 
ant... Ces progrès sont tellement indéniables 
Dino œuvres presque d’une année sur l'autre 
issent. N'est-ce pas là la preuve de l'impor- 
ice de la forme sous laquelle, à l'écran, nos 
€S sont transcrites ? 
JE parlais des Américains, à l'instant, comme 
“lCateurs. Dieu merci, je suis loin de penser 
sont exclusifs en la matière. Je pense, au 
aire, que notre pays étant infiniment plus 


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Visages voilés.. âmes closes 
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artiste (et c’est peut-être pour cela qu’il est moins 
pratique), je pense que nous avons en nous les 
moyens, non pas d'égaler nos concurrents, mais 
encore de les dépasser. 

Beaucoup d’entre vous en ont fourni des preuves 
et cela dans des conditions d'exécution difficile 
qui les handicapaient à l'avance. 

Mais, ainsi que vous le disait tout à l'heure votre 
Président, le jour où vous lutterez avec vos confrè- 
res étrangers à armes égales, quand vous aurez 
toutes les facilités d'exécution dont ils disposent, 
ce jour-là, on s'apercevra, j'espère, qu’il n’est pas 
besoin de regarder de l’autre côté de la mer pour 
trouver de l’art, qu'il y a des artistes français en 
France! 

Je n'ai plus qu'un mot à dire : J'estime que l'opé- 
rateur de prise de vues est le collaborateur le plus 
essentiel de la mise en scène. Un artiste, en effet, 
quelle que soit sa valeur (je ne voudrais pas tou- 
tefois qu'on s'imagine que je ne juge pas à son 
importance considérable le jeu d’un interprète), 
un artiste, cependant, ne pourra pas d'un scénario 
mauvais faire un film passable. Un opérateur le 
peut! Si, en effet, l’œuvre, d’un bout à l’autre, est 
auréolée de lumière heureuse, la beauté des images 
peut parfaitement faire oublier la pauvreté du 
sujet! 

C'est à cela que je voulais en venir. Je suis 
heureux d’avoir eu l’occasion de vous dire dans 
quels sentiments de reconnaissance anticipée, les 
auteurs de films, conscients de l'importance consi- 
dérable de votre rôle, font appel, Messieurs, à 
votre concours! 

Ce devoir très agréable rempli, il ne me reste 
plus qu’à lever mon verre en l'honneur de votre 
Président, que je remercie encore du plaisir qu’il 
m'a fait en m'invitant parmi vous, en l'honneur 
de nos chers collaborateurs, des opérateurs de 
prise de vues, auxquels je souhaite, avec un peu 
d’égoïsme peut-être, je le confesse, qu’ils puissent 
bientôt donner toute la mesure de leur talent, par 
la renaissance complète, définitive de la cinéma- 
tographie française. 


16 LE COURRIER CINÉMATOGR APHIQUE 


Discours de J.-L. Croze. 


Notre confrère J.-L. Croze, de Comædia, avait 
demandé ä M. Rischmann la permission d'évoquer 
quelques-uns de ses souvenirs sur le service 
cinématographique de l’armée qu’il a créé et dirigé 
sur le front. 

« Les opérateurs, a-t-il dit, je les ai vus à l'œuvre, 
ils n’ont pas seulement fait de beaux films, mais 
ils les ont pris dans des conditions très difficiles. 
Plusieurs d'entre eux ont été blessés. Leur mépris 
du danger, leur entrain, leur bonne humeur éton- 
naient le poilu qui voyait en eux de vrais soldats. 

« S'il fallait signaler la conduite dés opérateurs 
militaires, je n’en finirais pas. Stuckert, le grand 
Stuckert, tournait debout sur la tranchée de pre- 
mière ligne. Quintin a été enseveli dans la 
Somme par un obus. Sans son lieutenant recou- 
vert lui aussi, par la terre soulevée, mais seule- 
ment jusqu’à la bouche, donc capable d'appeler 
au secours ses camarades Baye et Quest et de 
signaler ainsi Quintin enterré à ses pieds, le bon 
cinématographiste périssait étouffé. À quelque 
temps de 1à le rescapé de la Somme recevait un 
éclat d’obus à Verdun. Il s’en tirait avec plusieurs 
mois d'hôpital. Sauvageot, Fouquet et plusieurs 
autres encore sont des blessés de la grande 
guerre. 

« C’est bien simple, aucun des opérateurs mili- 
taires, auxiliaires ou non, qui n'ait fait à l’avant 
bonne figure et n'ait montré belle tenue, les com- 
battants et leurs officiers l'ont constaté et pour- 

raient au besoin en témoigner encore. 

« Et pourtant que de mal, que de patience pour 
obtenir l'autorisation d'aller chercher des docu- 
ments de l'avant! Sans le colonel, puis général 
Duval, les films de l’armée eussent longtemps 
encore montré uniquement des’ cantonnements 
ou des passages d'artillerie sur route. 

« Il faillit arriver malheur au premier négatif 
enregistreur d’une attaque. C'était le 1‘ juil- 
let 1915, devant Dompierre. L'opérateur de 
l'Eclipse, Pierre, avait, à l’heure H, escaladé le 
parapet et tandis qu’autour de lui les fantassins 


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couraient vers le boche délogé de sa tanièr® 
Pierre tournait, sans s'inquiéter autrement d'un 
mitrailleuse ennemie qui, elle aussi tournait, el 
musique, tantôt sur notre droite, tantôt sul 
notre gauche. « On va faire une pause » dit 
Pierre qui peu après reprenait sa manivelle. 

« Vers le soir, harassé d'avoir trimballé so0f 
matériel de boyau en boyau, Pierre réclamait üf 
porteur pour le pied et pour les boîtes. Justement 
arrivaient des prisonniers boches. Les quatre 
premiers de la colonne prirent chacun un colis: 
En arrivant dans une ferme où se tenait un Etaît 
Major de brigade et où les prisonniers allaient 
être interrogés et fouillés, je vois furieux, hurlañt 
courant, mon camarade Pierre: « AhTles cochons! 
ils ont perdu mon négatif! » Et le voilà, interf® 
geant les feldgraû qui n’y comprenaient rien €! 
faisaient une fois de plus Kamarade. 

« Certes il yavait de quoi être en colère. Songe 
donc, c'était le premier document recueilli SU 
l'avant ! Tous les opérateurs comprendront l'exafi 
pération de leur camarade qui avait risqué sa W® 
pour arriver à un résultat peut-être négatif. 

« Cinq minutes après, le mystère s’expliqua. 
téléphoniste de la brigade, voyant aux mains d'U2 
boche cette boîte jaune, crut reconnaître en elle 
un téléphone de campagne allemand et s'e 
empara. Souvenir! Faire sauter la serrure, baf 
boter les cigares (Pierre était grand fumeur) € 
dédaigner le négatif, ce fut l'affaire d’un instant 
Fort heureusement la colère de l'opérateur fut 
remarquée par le téléphoniste qui, cinq minute 
après, vint rapporter la ‘précieuse boîte puis 
s'éclipsa. Il tenait à garder-les cigares ! » 


Un 


Une anecdote ou deux sur le rôle des opérateurs 
aux armées et l’ex-lieutenant J.-L. Croze but à Ja 
prospérité du syndicat des opérateurs, ses cam 
rades et ses amis. 


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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 19 


La Semaine Niçoise 
OS 


En Et la fête continue !.… 

C'était hier la première bataille de fleurs, favorisée par 
Un soleil radieux. Un petit vent du, Nord a bien un peu 
Soufflé en tempête de deux à cinq, effarouchant les beautés 

londes des tribunes et des chars, mais avec un zèle admi- 
lable et un courage digne d’éloge, les combattantes sont 
'estées en ligne et ont bravé les vents jaloux. 

En Somme, journée d'élégance, de grâce et de printemps! 
Tribunes envahies par une foule joyeuse. Combats acharnés 
Coups de giroflées, d'œillets et de violettes entre belligé- 
lants endiablés Fleurs et baïsers lancés en vitesse. Cor- 
Sages criblés de bouquets. Sourire du ciel et sourires des 
mes, telle fut la fête des.fleurs donnée en l'honneur du 

9i Carnaval. 

#e Soir, au Théâtre Municipal, premier veglione de la 
Saison, Habits noirs et costumes de soirée, coude à coude 
avec des Arlequins multicolores, des Pierrots et des Colom- 
nes enfarinés. Toutes les couleurs et toutes les lumières! 
a et chansons. Rondes et farandoles se déroulant au 

de musiques endiablées- Des artistes et des poètes. 
18 la lyre,.avec des odalisques, des sultans, des prin- 
£S persanes, des Bohémiennes, des Egyptiennes et des 

Méniennes. Tout le globe et toutes les beautés! 

?l8nalons le succès d’une étoile de cinéma, Mlle Suzy 
oc déguisée en Rose France. Navarre doit être heureux 

01r Sa pensionnaire primée. Pour une fois, cés Messieurs 

$ la Loge Infernale ont eu bon goût. 
22 les lecteurs du Courrier ne sont pas à Nice. S'ils 
ent avoir une idée de ce que fut le Défilé de Carnaval, 


À : AE 
U par Un chansonnier de la Butte, qu'ils lisent le morceau 
Suivant 


Marchait d’abord, seul, en avant, 
Le Mair’ de Nic’, monsieur Sauvan ; 
Com’ c’est un homme d'importance, 
Bon pied, bon œil, fière prestance, 
Tous les niçois chantaient en chœur : 
« Vivat, Môssié le Sénateur! » 
Venaient après; dix-huit pompiers, 
Tous à pieds. 
Dix Conseillers Municipaux, 
Porteurs de torch’ et de drapeaux, 
Des sergents d'ville et des gendarmes, 
Des fantassins, des hérauts d'armes, 


LE SON DE CLOCHE 


Des Arlequins, des Dominos, 
Des balayeurs, des cheminots, 
El des duches’ à l’œil fripon 
Et des marquis’ en p'tit jupon !... 
Venait encor 
Sa Majesté Carnavalesque, 
Qui, dans un char orangeet or, 
Apparaissait comme une fresque. 
Suivait ensuite, en pyjama, 
Souret Agnès, du cinéma. 
La p'tite Agnès, triste et morose, 
Semblait avoir perdu quelq’q chose! 
Sait-on jamais c’qu’en fox-trottant 
Un’ jeunes’ perd en un instant ?.…. 
Plus loin, Charlot, 
Un peu pàlot, 
La main au cou d’un pélican 
Dansait un satané cancan !.…. 
Innombrables étaient les masques, 
Dorés, légers, joyeux, fantasques, 
Qui, l’œil en feu, 
Sous le ciel bleu, 
Chantaient en chœur : 
« Agnès est née à Grenelle » 
« Tant mieux pour elle » 
«€ Et Charlot à Champigny » 
€ Tant pis pour lui! » 


DANS LES CINÉMAS. 


Carnaval est un porte-veine ; il n’y a pas que le n° 13 et 
les petits cochons. Les salles, en effet, ne désemplissent pas 
et les exploitants encaissent sans broncher. A l’Idéal, 
chambrée aristocratique avec des grands-ducs et des 
chambellans pour voir : Le Roi de la Prairie, et Tante 
Ursule. 

À Riviéra-Cinéma, foule élégante pour applaudir : Papa 
Boncœur et au Palais du Ciné, succès énorme avec Le 
Lotus d'Or et Tombée du nid, interprétés par Sessue 
Hayakawa et Mary Osborne. 

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20 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


66 PELLE NUCCODO 0 0  7 
Le Courrier ” à Lyon pre 
ere C_. Le Véritable.….; 

SCALA-'THÉATRE. — Je dois réparer mon oubli en signalant [| B 
la belle présentation de Petit Ange (Pathé) ; ce film admira- EI POSTE OXYACÉTYLÉNIQUE 
blement interprété reçut l'approbation de toute la salle. ä 
Cette semaine La petite Fée de Solbakken eut le même EX 
succès. pl 

TIVOLI-CINÉMA. — Le succès des représentations fut mi 
marqué par Au-delà des Lois humaïnes, film français de chez M 
Harry joué admirablement par Signoret et Mille Rachel = ; 
Devirys. L'œuvre de Daniel Jourda reçut, comme les pré- 1 
cédentes, du même auteur, les marques d'approbation les Ë 


plus méritées. qui donne la lumière 


la plus puissante 
après l’arc électrique 


PORTE LA MARQUE 
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ROYAI-AUBERT-PALACE.— ( Je suis un areligieux mais la 
Rédemption de Marie-Madgeleine est un film hors ligne », 
c'est dire comment doit être appréciée cette bande d’un 
caractère spécial où l’on trouve une mise en scène prodi- 
gieuse. La Maison Gaumont doit certainement retrouver des 
avantages à la présentation de cette bande et la direction 
de Aubert-Palace à satisfait: pleinement sa nombreuse 
clientèle. 

CINÉMA-GROLÉE. — Notre ancien établissement lyonnais 
toujours des plus réputés donnait cette semaine Le Mont 
Maudit (Pathé). Encore une bande qui plut beaucoup aux 
spectateurs fidèles de ce cinéma dont l'habile direction est 
déjà très connue. 

ATHÉNÉE-CINÉMA. — Nouvellement créée cette coquette 
salle des Brotteaux a définitivement conquis sa place parmi 
nos grands établissements lyonnais, la directrice Mme Mer- 
cier doit être satisfaite et nous l'en félicitons sincèrement. 
Devant une assistance nombreuse, au programme cette 
semaine nous avons admiré L'’angoissante aventure (Pathé). 

MODERNE-CINÉMA. — William Russel fut unanimement 
apprécié dans Jack a le Diable au corps (Harry). Les nom- 
breuses péripéties contenues dans tous les films de ce genre 
plairont toujours dans cet établissement qui aujourd’hui 
refuse du monde. Nos vives félicitations au nouveau etheu- 
reux directeur. 

GAITÉ- GAMBETTA. — La semaine dernière La Coupable 
(Gaumont) fut présentée devant une salle toujours comble 
et cette semaine c'était L’Empreinte (Harry), film policier 
avec scénario captivant. 

J'aurais désiré parler cette semaine des mesures prises 
par les directeurs de spectacles concernant les taxes, mais 
j'ai dû constater que momentanément la question de la fer- 
meture des cinémas ne soulève plus de discussions 
passionnées. 

Le projet sur la constitution d’une « coopérative du film» 
(projet Brézillon) fut vertement critiqué par Al. Capelle qui 
ne veut pas qu'on se moque de ses collègues ! 

‘ Et pour conclure disons qu’à la suite du compte rendu 
fait par les délégués retourde Paris on décida, au Syndicat, 
de réunir tous les exploitants de la région du Sud-Est en un 


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TRIANON. — Silence Sacré (Fox) drame puissant avec 
William Russel et le 3e épisode de Lassister le vengeur, Sont 
tout indiqués pour avoir une salle bien garnie d'un public 
avide de voir la suite. 


à Marseille 


COMŒDIA. — Georgette etla suite du film à épisode Le 
Jockey de l'air tiennent la partie principale de l’Ecran. 
Quant à l'excellent orchestre, il se trouve augmenté pour 
cette semaine du quatuoritalien qui a déjà attiré tant de 
monde, il y à peu de temps. 


FEMINA. — Nous y revoyons Suzanne Grandais dans un de 
ses premiers triomphes qui fut Les mystères des Roches de 
Ka or. C'est cétte semaine que commence le nouveau Ciné- 
Roman de Louis Keuillade, Les Deux Gamines, dans lequel 
Biscot ne manquera pas à sa traditionnelle gaité. 

MODERN s’est assuré La Bruyère blanche, scène sentimen- 
tale et scientifique de Maurice Tourner, montrant entre 
autres uné lutte émouvante de deux scaphandriers au fond 
de la mer. Eusuite c'est Charlot et l'I:toile, grand favori du 
public de ce Cinéma. 


MAYESTIC. — C’est le chef-d'œuvre de D. W. Griffith: Le 
Lys brisé (A. G. C.) que tout le monde voudra et devra 
voir ! 

RÉGENT. — Ceux qui ont lu le roman de John Webster se 
sont demandé comment on avait pu mettre celivre à l’Ecran. 
Etgrâce au jeu parfait de Mary Pickford toute l'humour à 
été fidèlement rendue. Allez donc voir Papa longues jambes 
(Pathé) ! 

R. W. HARRASSOWITZ. 


Le “ Courrier ” à Athènes 


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Les beaux films continuent à attirer un public nombreux 
dans les principaux cinémas. Le plus grand succès revient, 
comme toujours, aux films français qui composent mainte- 
nant la plupart des programmes. 


ATTIKON. — L'Holocauste (Aubert), de M. de Marsan, est 
une des meilleures créations de la belle artiste Suzanne 


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. Delvé, admirablement secondée par des acteurs de n01, 


moins grande valeur tels que M. Georges Lanne et Mlle Chris: 
tiane Vernon. -— Avidité (Pathé), de Léonce Perret, intel 
prété par Maë Murray, doitson succès à la beauté de 52 
mise en scène et à la composition du scénario. Le nouveau 
‘mode de présentation des sous-titres illustrés permettant 
de voir le personnage en même temps qu’on lit sur l'écrab 
les paroles qu'il prononce, est une très heureuse innovation 
que M. Léonce Perret, en cinégraphiste habile, a su utiliser 
pour donner le maximum de réalité à cette belle comédie 
dramatique. — La faute d'Odetté Maréchal (Film d’Atth 
drame en 5 parties. mise en scène de Henri Roussell, avec 
Emmy Lynn, Jean Toulout, Decœur, etc., a obtenu un tres 
vif succès, Le scénario est habilement composé et l’'interpré” 
tation de premier ordre. — La Reine du charbon (Tiber-film 
comédie dramatique avec Mile Jaccobini. 

SPLENDID. — Le Secret d'Argeville (Pathé), scène policière 
de M. Garbagni jouée par Nick Winter. — La Rafale (EE 
d'Art), d'après la pièce de Henri Bernstein niise en scène 
de J. de Baroncelli, avec Fannie Ward et Jean Dax. Bis 
film dont la photo laissait à désirer, malheureusement, # 
certains endroits. — Au Sahara (Appolo Trading-Pathé) 
scène dramatique de M. G. Sullivan, avec Mme Louise 


… Glaume, comporte une mise en scène somptueuse ; mais le 


Américains feraient mieux de prêter une plus grande atten” 
tion au sujet qui, dans la plupart de leurs films, est invra) 
semblable. — Une fille d'Ecosse (Paramount-G:umont), aveu 
Mary Pickford, est une œuvre pleine de charme et d'émo: 
tion se déroulant dans le cadre d’une petite ile d'Ecosse. © 
Max cocher de fiacre (Pathé), scène comique jouée pa? 
Max Linder. î 

SALON BERTINI. — Dora ou l'Espionne (Caesar), L'Eni® 
(Bertini-Caesar), Sullivan (Caesar), sont des films ass” 
intéressants, très bien interprétés et dont l’action se dérouler 
comme d’ailleurs dans toutes les productions de la Caesar. 
film, invariablement «dans des palais somptueux et de 


superbes villas — Ali Baba et les Go voleurs ([Monat), La 
Fuile de Gaz (Pathé) avec Max Linder. d 
PANTHÉON. — Autour d’un million (Goldwyn), une très 


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bonne comédie en 6 parties, interprétée par Tom Moore et 


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24 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


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Un bon déjeuner. 


Un jour, et ceci n’est nullement un conte, mais 
bien la vérité toute simple et telle qu'il faut la 
connaître, notre ex-premier Paul Painlévé reve- 
nant d’une mission déjeunait avec l'ineffable Steeg 
(que Caron ait son âme de politicién!) en compa- 
gnie de plusieurs diplomates et l'ambassadeur de 
Chine à Paris. Painlevé charmé, ravi de sa mis- 
sion (avez-vous jamais: vu le contraire en notre 
temps!) Painlevé donc disait combien était néces- 
saire une union étroite entre la république céleste 
ct notre sacrée république, lorsqu'entre deux 
bouffées de corona l'ambassadeur chinois se plai- 
gnit de certain film dans lequel un nommé Li- 
Hang jouait un rôle peu reluisant. Les étudiants 
chinois de Paris avaient protesté contre le film et 
surtout contre l'interprète qui était un céleste 
authentique. 

Steeg ne fit qu'un bond et donna l’ordre illico 
de suspendre les représentations du film, et pen- 
dant huit jours ce fut à travers la France une véri- 
table nuée de dépêches ministérielles. 

Chaque cinéma recevait la visite d'un ou plu- 
sieurs agents venant interdire le film, même s'il 
était déjà passélTI 

Enfin les choses s'arrangèrent, on supprima un 
sous-titre ; 1 m. 50 de scène qui, à côté de celles du 
Lys brisé, est de la guimauve et pendant que l’ar- 
mée des agents, inspecteurs, télégraphistes, etce., 
était mobilisée pour ce pauvre Li-Hang, une 
notoire bolchevick allemande se promenait en 


France, assistait à un congrès et se payait notre 


tête, sans avoir le moindre passeport sur ellel! 


CR, 


Boulevard de la Villette une après-midi de 
dimanche. La foule fait queue devant les guichets 
d'un théâtre. Une pièce où revué à titre tellement 
suggestif que cela suffit à classer dans le genre 
« pornographie autorisée ». Deux jeunes gens de 
quinze ans causent devant l'affiche que je parcours 
rapidement. 
| — Tu parles si ça doit être cochon ce truc-là ? 

.— Et puis quoi, vingt ronds, c'est pour rien et 
c'est plus chie qu’le ciné. 


| CHARBONS 


SIEMEN 


. + % 

Champs-Elysées. - Un théâtre chic donne une 
conférence avec un « essai de mise en scène ». Je 
paie mes cent sous pour avoir le droit d'entendre 
des choses sensées. On cause, on parle; Signoret 
joue, il rugit, mais par décence on étouffe le rire: 
Deux vedettes se tordent les bras, l'ennui me 
gagne. mais je veux avoir du ecran et tenir 
jusqu'au bout. 

Puis c’est « l'essai de mise en scènel » De gràces 
M. L'Herbier.. je vous estime pour le meilleur de 


. nos espoirs ; de grâce, Delluc, je vous sais un ef! 
: 8; S 


tique de valeur et un futur grand réalisateul 
mais là non, non, que signifie cette manifes* 
tation! 

Et je note la réflexion de M. de C... : « vraiment 
je comprends que l’on dise que le Ciné est un 
art inférieur si cela se passe ainsi... » 

Mais je ne regrette pas mes cent sous; un pi 
niste impayable a parodié le genre de nos m0’ 
dernes compositeurs et Ça, voyez-vous, valait 
toute la séance. 


* 


“+ 

Belleville. — Sur un mur deux grands placards 
invitent à une réunion d'anarchistes notoires. ON 
réclame la Sainte Révolution, les Soviets, toute 
la lyre des félicités qui nous attendent après le 
grand soir. Un agent regarde la foule qui lit et 
commente les textes belliqueux. 

Je rencontre ce brave Le Somptier et nous cat” 
sons. La censure avait fait couper’ un titre de 
l'admirable Montée vers l'Acropole : « La class® 
ouvrière veut garder le bénéfice de la victoire!” 


Fête foraine. — Des baraques et encore def 
baraques; des jeux de hasard, des attraction 
des manèges. J 

C'est le soir; les chevaux de bois, cochon# 
vaches, tournent avec acharnement au son d'une 
musique plus acharnée encore. Des milliers de 
lampes électriques jettent leur lumière crue sui 
tout ce monde de badauds. 

Je fais une statistique rapide et j'arrive à & 
résultat : recettes probables en un dimanche : 
6.000 francs. 

Droit des pauvres s. v. p.M] 


Établissements L. AUBERT 


124, AVENUE DE LA RÉPUBLIQUE 
Agents Généraux 


 rT. 


Combien y a-t-il de cinémas 
sur la terre? 


ETS SC 


Le langage des chiffres est le plus éloquent et 
Permet de se faire une idée précise de ce que l'on 
Xpose, 

Combien y a-t-il de cinémas sur la terre ? Cette 
duestion posée au hasard ne recevrait, je crois, 
De une réponse plus ou moins fantaisiste et peu 

Personnes vous auraient répondu : Il y èn a 
“nviron 40.000. 


40.000, tel est le nombre de cinémas se répartis- 
Sant ainsi : : 


Evrope 
Alemagne- "lu... "02001 
LT NES es 
Grande-Bretagne . . . . 3.000 
TONGS Le ro ee ae mac 2 400 
FT 1) 
LATE PORN 800 
ÉOique nn de te 1178 
Pays Scandinaves . . . . 103 
RSS RON EPST 300 
Holladé 2 : 2. ue 201 
MOMIE + ee ee 180 
Espagne . Se Is 156 
Tchéco-Slovaquie. . . . . 123 
SUCER EE OU 123 
Yougo-Slavie. . . : . .. 117 
DUB 32 
RARE Le Lean 23 

Total : 18.393 
Étäte-Unis . ... . . _ : : -19.000 
Amérique du Sud. . . . . 1.200 
Rad Ne 150 
Amérique Centrale. . . . 500 
Afrique, Asie, Australie . 1.361 


Total: 21 811 


Wu ur total général de 21.811 + 18.393 soit 
, Némas environ. 
ntinuons une autre statistique et admettons 
ct Due salle possède 800 places en moyenne 
22,163 90) arriverons au chiffre formidable _de 
énérale Places. Imaginons une représentation 
Prix et mondiale faisant « salles combles » au 


sm 9 £ 
°Yen de 2 francs par place et nous aurons 


LE COURRIER CINEMATOGR APHIQUE 2» 


encaissé pour cette représentation unique la 
coquette somme de 64.326.400 francs. 

Supposons cette fabuleuse recette réalisée en 
billets de 100 francs et nous aurons 643.264 billets 
pesant approximativement 600 kilogs. Ces billets 
couvriraient une surface de 12.736 mètres carrés. 

Voulez-vous encore d’autres chiffres? Admet- 
tons que chaque établissement retint un pro- 
gramme de 3.000 mètres et nous aurons 120 mil- 
lions 612.000 mètres de films, soit environ 
402.040 bobines de 300 mètres, nécessitant une 
projection de 5.025 jours, soit un peu plus de 
15 ans. 

Je crois alors quel'encéphaliteléthargique ferait 
de nombreuses victimes et que le microbe de la 
maladie du sommeil régnerait en maître sou- 
verain. 

RH: 


—————— —-———__——_—_—_—_———————.— 
CELLELLLEL ELLE PEER ELEC TETE LEP CC PCT EPT PTPPPTRNSERECRERPERERERRRERnR 
NT GREC PT DETTE PE ET UT D CEE 


À Propos de Scenarii 


Combien d'éditeurs de Cinéma vont chercher 
leurs scenarii dans l’histoire de France ou dans les 
œuvres de nos plus grands écrivains. Nous neleur 
donnons pas tort, — au contraire — mais cela 
pourrait servir de leçon à beaucoup de Maisons 
Françaises qui se laissent ravir nos plus fameux 
épisodes comme Jeanne d'Arc, La Du Barry, La 
Révolution, etc., ainsi que nos plus célèbres 
romans et chefs-d'œuvre dramatiques. 

Cependant il leur serait bien plus facile de trou- 
ver du bon, du beau, dans leur bibliothèque que 
dans les élucubrations fantaisistest de certains 
metteurs en scène. 

Pourquoi ne filmerait-on pas, par exemple, Le 
Capitaine Fracasse, cette merveille de l'esprit 
français qui, à coup sûr, ferait date dans l'Art 
Muet ? Attendra-t-on que les Italiens nous le 
ravissent comme ils ont fait des drames de V.Sar. 
dou, des romans de Georges Ohnet, de Jules Cla- 
retie, ete. ? De même pour Les Oberlé, laissera-t- 
on les Américains... ou les Allemands s’en empa- 
LéCE 

Allons, metteurs en scène Français, n'oubliez 
pas que vous possédez la plus belle littérature du 
monde, les meilleurs interprètes possibles, les 
paysages les plus ravissants, les plus riches tré- 
sors artistiques : tâchez de vous en servir digne- 
ment. 

Etienne Mourer. 
(Cinéma-Spectacles) 


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28 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


La Coopérative 
du Film 


Nous apprenons, en lisant le très intéressant 
Bulletin Officiel de la Fédération du Spectacle du 
Sud-Est, qu’il est question de tenter une fois de 
plus l'aventure d’une Coopérative du film, mais, 
nos collègues ne marchent pas, si nous en jugeons 
par le rapport qu'ils publient dans leur bulletin : 


Kapport de M. Capelle 
sur le projet parisien d'une Simili Coopérative 
du film 
Mes Chers Collègues, 

Lors d’une de nos dernières réunions, vous avez 
bien voulu me charger d'un rapport sur une pro- 
_ position faite par une maison d'Edition de films 
ayant pour but une location de films, avec une 
participation aux bénéfices, se rapprochant de la 
forme Coopérative. 

La lettre adressée par M. Brézillon à notre pré- 
sident avait de prime abord forme séduisante, car 
il était question « d’avoir une organisation com- 
merciale contrôlée par les exploitants... avec un 
Comité artistique nommé par le Syndicat (Brézil- 
lon)etcomposée d’un certain nombre d’exploitants 
ayant des salles de différentes catégories. , plus 
loin... production contrôlée par certains de nos 
collègues, etc... » 

D'une lecture plus approfondie nous faisons les 
remarques suivantes : 

La Maison en question propose d'exécuter à ses 
risques et périls un certain nombre de films 
(4 pour 1921) mais. à condition que le nombre d’en- 
gagements d'exploitants permette d’amortir le 
prix des négatifs. Dans ces conditions les risques 
et périls seraient évidemment réduits au mini- 
mum. 

D'autre part, et malheureusement c’est là le 
principal, les pièces jointes à cette proposition 
annulent complètement les garanties énumérées 
dans la lettre à M. Brézillon et font croire que c’est 
encore une affaire destinée à profiter surtout à un 
petit groupe de personnages privilégiés. 

L'extrait des statuts qu'on nous adresse se 


limite à un seul article, le XIX°, et c’est certaines 
ment suffisant pour classer la proposition. 

Nous y voyons, en effet, que comme dans toutes 
les sociétés ordinaires, contrairement à ce qui E 
passe dans les coopératives, en dehors des appoiis 
tements des administrateurs déléguës et des 
jetons de présence aux administrateurs, de l'in: 
térêt légal aux actions et à la réserve légale, ces 
est régulier, il sera prélevé sur les bénéfices 19 (] 
pour les administrateurs et 30 0/0 aux parts de 
fondateurs (des parts de fondateurs, drôle de 
coopérativel), et 50 0/0 aux actionnaires, en plus 
naturellement de l'intérêt de 6 0/0 qui sera compté 
dans les frais généraux. 

I1 est vrai que sur ces 50 0/0 les actionnaire 
acceptent de ne prélever que la moitié, le reste 
devant être versé dans une caisse à part et distfh 
buë à titre de bonification aux clients d'achat € 
de location. 

La somme à répartir sera fixée à l'inventaire et 
approuvée par l’Assemblée générale. s 

Or,vous savez comment dans ces petites socie 
fonctionnent les Assemblées générales. Elles 801 
d'abord annoncées dans des feuilles que personn£ 
ne lit, pour écarter les gêneurs, et ensuite une 
personne ou un petit groupe possède la majorit 
des actions et fait absolument ce qu’il veut, 
reste des actionnaires étant quantité négligea 
et simplement le troupeau destiné à être ton 4 

Ce qui est beaucoup plus grave en la circoN® 
tance, c’est que le fameux contrôle qu'on vous fai 
miroiter dans la proposition, est inexistant. 

En effet, il est dit dans cet intéressant 
ticle XIX : « Les bénéficiaires de la ristourne€ E. 
pourront se prévaloir des présentes clauses po 
prétendre de façon quelconque aux droits 
s'immiscer directement ou indirectement dans I 
affaires de la Société à laquelle ils demeurer! 
complètement étrangers ». ï 

Comme genre coopératif, que dit M. Brézilloh 
c'est en effet assez réussi. 

. Le Projet de contrat avec les directeurs 
firme dans son article X la disposition ci-desst 

J'attire toute votre attention sur le mot indirê ; 
tement. Si vous aviez des délégués comme on VOË 
l’insinue, vous auriez bien le droit de leur donñt 
des instructions et des directives pour la géra” 
de cette affaire. Or, vous ne pouvez vous im 


tés 


af 


coÿ 


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CHARBONS 


SIEMEN 


Établissements L. AUBERT 
124, AVENUE DE LA RÉPUBLIQUE 


Agents Généraux = 


LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE Per 


cer dans la gestion'‘même indirectement. Alors! 
. Se moquerait-on de nous et de nos collègues ? 
, Jusque à plus ample informé, je suis fondé à le 
croire et vous engage à vous abstenir totalement. 
CAPELLE. 
Lyon 8 janvier 1921. 


Le Comité de la Fédération des Directeurs de 
Spectacles du Sud-Est s'est réuni mercredi der- 
Mer 2 février 1921, à 3 heures, au Théâtre Fémina, 
Sous la présidence de M. Goiffon, président. 


M. Sirdey a lu un projet de réglementation des 
réunions syndicales et fédérales qui a soulevé des 
objections diverses. M. Sirdey voudrait réserver 
Un meréredi par mois seulement aux Assemblées 
fédérales, et les trois autres respectivement à 
Chacun des deux syndicats et au Comité fédéral. 

MM. Goiffon, Elie, Dulaar, Agostini et Légier 
Ont, tour à tour, combattu cette proposition dont 
ils ont chacun tenté de démontrer les désavan- 
tiges. MM. Goiffon et Elie ont particulièrement 
défendu le maintien du statu quo, tandis que 
MM. Dulaar, Agostini et Légier ont apporté une 
Variante à la proposition de M. Sirdey. 

Finalement cette dernière et une contre-propo- 
Sition de M. Elie à laquelle s’est rallié M. Dulaar, 
Ont seules retenu l'attention pour être discutées à 
À prochaine Assemblée générale. 

La deuxième question à l’ordre du jour concer- 
ant les fiches de renseignements, a fait l’objet 

Tune nouvelle discussion, dans laquelle les argu- 
Ments déjà présentés ont été examinés attenti- 
Yement et avec bienveillance et impartialité. Le 
Principe en a été voté à l'unanimité. C’est à la 


OBJECTIFS 


Fédération qu’il appartiendra, mercredi prochain, 
de le sanctionner. 

Plusieurs questions diverses ont été ensuite 
envisagées, notamment celle concernant la Confé- 
dération nationale créée au Congrès de juin à Paris 
et dont on attend encore la première manifesta- 
tion. Le silence systématique et presque incorrect 
de MM. Brézillon et Dufresne, à qui M. Sirdey a 
écrit au nom de la Chambre Syndicale, et les 
démarches vaines de M. Goiffon au nom de la Fédé- 
ration du Sud-Est, sont caractéristiques : la pro- 
vince est véritablement traitée en mineure, même 
en personnalité indigne de la moindre attention. 
Dans ces conditions, le principe d’un Congrès à 
Lyon, dans le but de créer une Confédération pro- 
vinciale, a été voté à l'unanimité. Ce projet sera 
également soumis à l'approbation de l'Assemblée 
générale, mercredi prochain. 

M. Goiflon a ensuite rendu compte de l'entretien 
qu'il a eu, la veille, avec M. Launé, président du 
Syndicat des loueurs, au sujet de l'adhésion de 
ceux-ci.à la Fédération. Il a été entendu entre eux 
que cette adhésion ne pouvait et ne devait pas 
avoir lieu, mais que la cordialité qui avait toujours 
existé entre ces deux groupements continuerait 
encore plus étroite, et qu'un concours réciproque 
serait prêté quand les circonstances le commande- 
raient. Les exploitants pourront compter sur l’aide 
des loueurs, comme ceux-ci pourront être assurés 
de la solidarité effective des exploitants le cas 
échéant. On ne pouvait mieux conclure. 

Encore une fois, nous sommes heureux de cons- 
tater que l'union discrète entre loueurs et exploi- 
tants s'affirme de plus en plus étroite. C’est la 
garantie du succès dans la défense de leurs inté- 
rêts communs. 


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parte LT LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


Une lettre 
ISSUE 


La Chambre Syndicale Française de Ia Cinéma- 
tographie nous adresse la lettre ci-dessous émar- 
nant de l'Ambassade de la République Française, 
Mission Economique de Rome : 


J'aurais intérêt à être renseigné d'une façon 
régulière par l'envoi de journaux, revues, ou 
tous autres documents appropriés, sur l'état et 
le développement de la cinématographie fran- 
çcaise. 

Cela me permettrait, d'une part, de faire con- 
naître dans ce pays, dans un but de propagande 
et de réclame, les faits saillants se rapportant 
à cette intéressante branche de notre industrie 
nationale. 

Cette Mission est notamment en rapports avec 
M. Vergano, correspondant de 11 Messagero del 
Cinema, un des organes le plus important de la 
cinématographie italienne, et pourrait par cet 
intermédiaire faire des communications utiles 
sur l'industrie cinématographique française. 

La documentation que je vous demande me 
mettrait, d'autre part, en mesure de présenter, 
le cas échéant, à nos compatriotes, des sugges- 
tions ou propositions en vue de l'expansion en 
Italie de leur production. 

Je vous serais trés obligé de vouloir bien nv'in- 
diquer parmi les organes d'information sur la 
cinématographie ceux qui sont les plus utiles à 
connaitre et de vouloir bien, si possible, m'en 
faire assurer le service régulier: 


Ambassade de la République Française 
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Le Commerce des Films avec les pays 


Rhénans 
TS CE 


La Chambre Syndicale Franc: rise de la Cinémar- : 


tographie nous remet ci-dessous copie d'une lettre 
qui fait suite à un échange de correspondance 
qu'elle à eue avec le Haut Commissariat de la 
République Française dans les Provinces du Rhin 
et à des visites qui ont été faites à Cologne et à 
Coblence par les représentants de plusieurs mai- 
sons d'éditions cinématographiques de Paris. 

Elle nous prie de faire savoir par la voie du 
Courrier qu'elle se tient entièrement à la dispo- 
sition de toutes les maisons qui auraient actuelle- 
ment des difficultés à exporter leurs films, non 
seulement dans les pays rhénans, mais aussi en 
Allemagne. 

Voici la lettre : 


Haur COMMISSARIAT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 


DANS LES PROVINCES DU RHIN 


Coblence, le 21 janvier 1921. 


Le Haut Commissariat de la République Fran- 
çcaise dans les Provinces du Rhin. 

A Monsieur le Président de la Chambre Syn- 

dicale Française de la GRR 21,rue 


de l'Entrepôt, Paris. 


J'ai l'honneur de vous accuser réception de 
votre lettre du 21 décembre, qui m'est parvenue 
avec un certain retard, parce qu’elle était adres- 
sée à Cologne. 

Mon attention a été attirée déjà sur les diff 
cultés que rencontraient dés maintenant les 
entreprises de cinématographie française pour 
faire circuler en Allemagne, et notamment dans 
les territoires occupés, des films français. 


Téléphone : Gutenberg 01-94 


LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 33 


La Haute-Commission interalliée des terri- 
toires Rhénans n'a reçu aucun pouvoir écono- 
mique et son rôle se borne, en exécutiou de l'ar- 
rangement du 28 juin 1919 qui l’a constituée, 
à veiller à l'entretien, à la sécurité et aux besoins 
des troupes d'occupation. Dans ces conditions, 
elle n'a pu s'opposer à l'application dans les 
territoires occupés de la loi allemande sur la 
censure des films, ainsi que des ordonnances 
concernant les importations. 

Je compte intervenir, toutefois, lorsque des 


abus de la part des autorités allemandes auront 


prouvé que l'interdiction d'entrée des films fran- 
Çais en même temps que l'obligation de les sou- 
mettre à la censure allemande sont de nature à 
Dorter atteinte aux besoins de nos troupes. 

Il m'est précieux, dans ces conditions, de 
recueillir tous documents attestant le mauvais 
vouloir des autorités Allemandes, et toute mani- 
festation de leur parti-pris à l'égard des films 
français. C’est dans ce sens que j'ai écrit déjà 
directement aux firmes Gaumont et Eclipse. 

Je ne manquerai pas de vous tenir au courant 
des suites données à cette question qui retient 
toute mon attention. 


——_—___—————————————————————————— 
LLLLECOPPPPPPPCCPCCCCPCCCCCCCPECEC CCC CELL EL ELEC EC EL EL EEE EL EEE ELLE EEE 
——————————————————————————————…—…—…—…—…—…— …"…—_—…—… —…—…—_—…—…—…— —_—…"…"—"—_—_—_—— 


Le Film et le Mannequin 


Que va penser de ce titre quelque peu bizarre 
votre imagination fertile, toujours prête à broder 
les plus impossibles histoires sur les choses les 
Plus inoffensives. 

Non, ce n’est pas d'un nouveau ciné-roman qu'il 
S'agit, encore moins d’une superproduction venue 
d'Outre-Atlantique ou d'Outre-Rhin. Ce n’est 
Qu'un simple rapprochement entre le Film et le 
Mannequin. de cire, qui habite les somptueuses 
Vitrines de nos grands magasins parisiens. 

Une tierce personne s'impose dans le récit; nous 
la placerons entre le Film et le Mannequin : c'est 
Anastasie dont il est superflu de faire la présen- 
tation. 

On se souvient des récents coups de ciseaux 
donnés dans la production étrangère et surtout 


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R. JULIAT, Successeur de E. GALIMENT 


8 0 0 8 8 8 8 8 D D RD D ON 4 8 


française par cette vénérable dame. Le rouge de la 
honte lui montait au front, à la vue de certaines 
scènes... oh ! des scènes... (Censuré). 

Nous avions déjà eu le plaisir de rencontrer 
Dame Anastasie dans certains petits théâtres très 
à côté où les heures passaient rapides pour elle 
tant la haute tenue artistique du spectacle tenait 
son intérêt en éveil. 

Dernièrement,nouseûmesle plaisir de la revoir à 
la ville,sansescorte, incognitomême, sepromenant 
au hasard de ses pas, qu'un automatisme autant 
bizarre qu'inconscient dirigeait plus spécialement 
vers les grands magasins. Là, devant les étalages 
rutilants de lumière, devant cette avalanche de 
soie, de dentelles et de futilités, Anastasie loucha 
terriblement, mais se ressaissit aussitôt. 

Des mannequins de cire étaient vêtus de la façon 
la plus courte et la plus légère. Les chemises 
transparentes qui revêtaient ces nymphes immo- 
biles étaient aimablement censurées, occasion 
unique pour montrer ce qu'on ne montre pas au 
Cinéma. 

Sous prétexte d'exposition de blanc, certains 
rivalisèrent d'ingéniosité. Les mannequins furent 
assis, d'autres avaient des poses « ne laissant 
aucun doute sur la nature deleurs désirs » écrirait 
Courteline. 

Anastasie était rayonnante. Peut-être revoyait- 
elle certains instants de sa jeunesse. Un gamin qui 
voulait voir la bouscula un peu ; elle s’effaça trop 
heureuse de permettre «à ce pauvre petit » de 
regarder aussi les belles dames. Elle en prit même 
un dans ses bras. 

Et le gosse qui était déjà un fervent de l'Ecran 
lui dit tout bas à l'oreille : au Cinéma elles sont 
plus habillées que. 

Le pauvre petit être ne put achever sa phrase, 
Anastasie coupa le sifflet de ce « serpent qu’elle 
réchauffait sur son sein » (textuel). 

R. H. 


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36 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


LES BEAUX FILMS 


LE PAUVRE AMOUR 


DL AL LE LL LL IL TP Tr 2 


Quelque part, dans l'ouest lointain. Deux fermes 
dans un petit village. Elles sont simples et fami- 
liéres. Elles ont l’air bonhomme et souriant. Deux 
familles modestes vivent dans l’une et dans l’autre. 
Suzy voit tous les jours son voisin, William. Et 
un amour de gosse naît entre eux, de cette pro- 
miscuité quotidienne. C’est un pauvre amour qui 
mendie un regard, un sourire, et qui : n'ose pas le 
baiser. 

C’est un pauvre dont la bouche de Suzy est la 
sébille. 

Pour permettre à celui qu’elle aime de devenir 
un grand homme, Suzy paie, en cachette de Wil- 
liam, la pension du collège. 

Quand, grâce à elle, William est devenu pas- 
teur,elle espère connaître la joie de vivre. William 
va l’épouser. William va la payer de toutes les 


privations qu’elle s'est imposée en lui donnant la 
grandejoie. 

I n'en est rien. Le jeune homme passe près du 
bonheur sans l’apercevoir, il regarde ailleurs. I1 
regarde Bettina, petite modiste de la ville voisine, 
coquette et flirteuse; il la regarde tant, qu'il 
l'épouse. 

Suzy commence une vie de renoncement rési- 


gné. Elle ne dira rien. Elle n'essaiera pas de défen- 
dre son bonheur. Elle gardera son pauvre amour, 
fidèle, intact et PTT 

Mais William est vite malheureux. Bettina court 


les fêtes avec ses flirts, sans cd de 
son ménage. 

Wien regrette obscurément Suzy et son amour 
un peu encombrant, un peu ridicule, mais si sûr 
et si salutaire. 

Un soir Bettina, sortie en cachette, est surprise 
par un orage. Le froid la saisit. Elle meurt, repen- 


tante et sauvée. 


Et William s’en va vers le seul, le grand amour 
de sa vie. 


Le Pauvre amour estun grand film. Je ne parle 
pas seulement de l'interprétation et de la mise en 
scène. Je parle aussi du scénario qui, pour conte- 
nir quelques .puérilités, n’en vise pas moîins à 
l'observation profonde et aiguë, à l'impression 
directe, au détail quotidien. C’est une histoire de 
tous les jours. 

Suzy est une jeune vieille fille que nous avons 
déjà rencontrée. Nous connaissons mille indécis 
comme William. 


Attention ! Vous retenez pour Pâques “ JUDITH et HOLOPHERNE ”, grande scène biblique 


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d'ÉMILE ZOLA 


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Mme DELVAIR, de la Comédie Française, la petite Christiane DELVAL, 
MM. JANVIER, du Théâtre Antoine 

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40 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


Il est certain que le scénario eût gagné à finir 
au moment où William épouse Bettina. Le baiser 
que les deux jeunes gens ne peuvent échanger eût 
fait figure de symbole. Tel quel, c’est encore un 
film de grande classe qui honore W. Griffith et 
le film américain. 

Comme tous les films très importants, il vaut 
surtout par les détails qui sont amusants, tragi- 
ques ou narquois. Chacun d’entre eux est une mer- 
veille d'observation intense, de goût et de mesure. 
Quant à la photographie, c'est une succession de 
tableaux brossés par un maître. Ce n’est plus de 
la photographie, quand l'artiste intervient de cette 
façon. è 

Il y a surtout entre W. Griffith et Lilian Gish 
une collaboration étroite et merveilleuse. Ces 
deux artistes se complètent résolument. 

Toutes les gaucheries, toutes les hésitations, 
toutes les puériles fatuités, toutes les mélancolies 
du jeune William sont d’ailleurs merveilleusement 
exprimées par Aron. 


h 
# + 


Lilian Gish,petite merveille aux yeux trop bleus, 
petite fille, toujours souffrante, toujours vaincue, 


vous qui n'êtes pauvre d'amour que parce que 
vous en êtes trop riche, petite résignée, oiseal 
meurtri, sourire à travers des larmes, dentelle 
déchirée, lèvres sanglantes, cœur nu, souffrance 
matérialisée, chef-d'œuvre chétif, vous êtes l'âme 
de toutes les Suzy de la terre. Lilian Gish, vous 
avez en vous toutes les larmes des blessées 
d'amour, commes celles de toutes les femmes bat: 
tues. Vous êtes bellecomme une princesse, malgré 
vous — et cependant, vous savez être délicieuse’ 
ment ridicule. 

Vous avez toutes les souffrances : le baiser qu'on 
ne reçoit pas, la bonne vache qu'on vend, l'éven” 


tail derrière lequel on change ses larmes contre 


un pauvre sourire, les lettres d'amour qu'on brûle, 
la rivale dont on sert les projets, l'être cher qui 
ignore, le désir d'étrangler son rêve. Toutes:: 
toutes... 

Vous êtes la parfaite et la gentille. Vous êtes 


Lilian Gish. 


*# 
* *X G 


Tous ceux qui ont souffert de l'indifférence d 
l'être cher voudront voit Le Pauvre amour, fait 


divers de toutes les vies. 
MARCEL ÂCHARD:. 


ÉAe "HOUR LE 


(Production Phocéa, présenté par Pathé-Consortium Cinéma). 


La HurleT Aucun titre ne pouvait mieux conve- 
nir à l’œuvre de M. G. Champavert, pour dépein- 
dre ce drame puissant de la vie foraine qui se 
déroule devant et derrière les grilles de la cage 
aux lions. 

Nous savions déjà que le cœur de l’homme était 
une petite ménagerie dans laquelle nombre d’au- 
teurs célèbres avaient reconnu pas mal d'animaux 
différents. Il en est de nobles, comine le lion ; de 
félins, comme le tigre; d’hypocrites, comme le 
caméléon; de sauvages et dangereux comme les 
hyènes ; certains auteurs gais en virent même 
d’autres. On pourrait, en usant d’une métaphore 
hardie, dire que La Hurle est le drame d’une 
ménagerie devant une autre ménagerie. 

M. G. Champavert, en dompteur averti, connaît 
les défauts et les qualités de ses pensionnaires. 
Il connaît aussi leurs joies, leurs espérances, leurs 
haïines, leurs bassesses, et il s’est plu à rassembler 
tout cela dans la « cage centrale », à les laisser en 


« liberté », mais il sait au bon moment châtier 04 
récompenser avec une impartiale justice. 

Son drame est vivant et fort bien charpenté- L 
oppose en scènes criantes de vérité les senti 
ments les plus divers. Ces visions de la vie nomade 
nous intéressent énormément et nous aussi,commMe 
le flegmatique M. Holwig, avouons-le à notre honte 
nous sommes à la recherche de ces sensatiof® 
nouvelles, qui rendent ceux qui nous amuse 
capables de la plus audacieuse folie. 

Dans La Hurle, cette « folie » a un noble but, et 
si nous ressentons « quelque chose », ce n'€$ 
qu'une profonde admiration pour le sublime saCf# 
fice de Juana. Comme dans Paillasse, « ils ont” 
payé ? et, coûte que coûte, il faut leur en donne 
pour leur argent. É 

Le scénario de M. G. Champavert est construit 
avec un souci de vérité, une justesse d'observ?" 
tions digne d’éloges. Tenant à mettre en scène son 
œuvre lui-même, il l’a réalisée avec une belle mai 


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42 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


trise. Certaines scènes auraient pu être plus « ra- 
massées » plus « rapides », mais ce sont là des 
détails sans importance, et le film tel qu’il nous a 
été présenté, est excellent sous tous les rapports. 


Voyons, maintenant, le scénario lui-même. 


* 
*« 


Les époux Daniel et leur fille Juana vivent heu- 
reux, en dépit du pénible métier de dompteur. 

Leur ménagerie est leur seule fortune et ne doit 
son succès qu’au terrible lion Brutus. 

La témérité de Daniel est si grande, la férocité 
du fauve si redoutable qu’il y a foule à chaque 
séance. Un Américain, avide de sensations, M. Hol- 
wig, suit la même ménagerie de ville en ville, dans 
l'espoir d'assister à un spectacle unique, celui de 
voir un jour Brutus dévorer Daniel. 

Si ce numéro venait à manquer, les recettes 
seraient nulles et Odrick, attaché comme second 
dompteur, n'est pas sans l’ignorer. 

Un jour, la fatalité semble s’acharner sur la 
famille Daniel. Le père tombe du faîtage et se 
brise la cheville. Un repos de deux mois est nèces- 
saire.. C'est la ruine qui guette la famille et pour 
Odrick l'espoir de devenir PORNPRRE de la 
ménagerie. 

À Marseille, où ils sont venus malgré tout, les 
affaires périclitent à à un tel point que la fermeture 
s'impose. Juana supplie Odrick de présenter 
Brutus ; celui-ci refuse naturellement. Dans 
quelques jours, les bêtes mourront de faim 1... 

Daniel fait appel à Jacques Arnold, dompteur à 


la ménagerie Laurent et frère de lait de Juana. 


Celui-ci accepte et télégraphie à ses amis. C’est 
l’'écroulement des projets d'Odrick. 11 soudoie un 
nègre, Ben-Ali, pour empêcher Jacques Arnold 
de présenter Brutus. 

Les attractions se succèdent et bientôt c’est le 
tour de Brutus, mais Arnold n’est pas 14. Le public 
réclame; un coup de téléphone apprend que 
Jacques est victime d’un accident, que faire ? 

Notre argent! Notre argent! ponctue le public. 
La police intervient et dit de rembourser. Impos- 
sible, puisque Odrick a exigé deux mois d’arriéré 
avant d'entrer en cage, et c’est sur la recette qu’il 
a été payé. Daniel veut se sacrifier et il présentera, 
malgré tout, Brutus. 

La foule hurle maintenant et menace de tout 
briser. Daniel veut se faire porter dans la cage, 
mais sa fille l'y devance et annonce qu'elle présen- 
tera elle-même Brutus. 

La foule applaudit, mais l'inévitable arrive. Au 
moment de faire dresser Brutus, le fauve bondit 
sur elle. Mais avant de pouvoir donner son coup 


mortel, les deux pointes acérées d’une fourche se 
sont plantées dans les yeux de la bête, qui, aveu: 
glée, est forcée de regagner la cage voisine. 

La panique règne parmi la foule. 

Nous retrouvons Juana étendue sur un divan et 
Jacques Arnold près d’elle. La peur fut plus grande 
que le mal. ; 

M. Holwig, le multi-millionnaire, enthousiasme 
par le courage surhumain de Juana, dépose sur le 
corps meurtri de la charmante enfant un chèque 
de cent mille dollars. 

Ben-Ali étrangle l’infâme Odrick qui refusait 
de lui payer le prix de son attentat, et toute la 
famille Daniel, abandonnant leur dur métier, 
connaîtra des jours heureux. Jacques épouse 
Juana. Quant à Brutus, il est devenu descente 
de lit. 


* 
* * 


La Hurle est interprétée par des artistes de pre: 
mière valeur. Mlle Juliette Malherbe est une intré- 
pide Juana, qui a droit à toute notre admiration: 
M. Jacques Volnys est un M. Holwig flegmatique 
à souhait et d’une allure très « gentleman ». Ma: 
dame Marthe Lepers a campé avec beaucoup de 
vérité le rôle délicat de Mme Daniel, MM. Boulle; 
Monnet, Bourgoin et Chevalier, ont silhouetté 
leurs personnages avec une belle autorité. 

La réalisation scénique est habilement traitée: 
Le metteur en scène nous fait voir dans leurs 
détails les dessous de la ménagerie et les fauves 
ont des « sourires » aimables pour l'objectif. Nous 
comprenons que travailler avec eux n’est pas un€ 


sinécure. : 1 
La « foule » est bien vivante et s'intéresse véri 


tablement au « numéro annoncé ». La photogr 
phie est très soignée malgré les difficultés qui onf 
été soigneusement évitées. 

La Hurle, qui est de la production Phocéa, et 
présenté par Pathé-Consortium Cinéma, est uñ 
film original qui ne manquera pas de plaire at 
public. Par ses nombreuses qualités dramatiquef: 
scéniques et photographiques, il est assuré d’un€ 
belle et fructueuse carrière. C'est un excellent film 
français qui continue avantageusement la sérit 
de nos productions nationales, et qui vaut — oh° 
combien — les films plus ou moins camouflèés qui, 
malheureusement, encombrent trop le marché 


français. 
René HERVOUIN-. 


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Nos lecteurs sont instamment priés, lorsqu'ils nous 
écrivent une lettre nécessitant une réponse ou une trans- 
mission, de vouloir bien joindre un timbre à 0.25. Nous les 
avisons, en même temps, que nous ne faisons aucun envoi 


contre remboursement et que toutes les commandes d'abon- 


nement, de volumes ou de publicité, doivent être accompagnées 


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de leur montant. ]1 nous est matériellement impossible, 


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= 
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MM. Champagne, Gibory, Joë Hamman, Maurice 
Soriano, à Paris. 

MM. Noblot, Châtillon-sous-Bagneux (Seine): Letour- 
neur, Le Chenay (Seine-et-Oise). 

MM. Desalles, Lille-Wazennes (Nord); Georges Dace, 
Bapeaume (Pas-de-Calais); Antoine Jault, Montceau- 
les-Mines (Saône-et-Loire); Frédéric Bruckmann; 
Strasbourg-Neudorf (Bas-Rhin); André Daltroff, Gray 
(Haute-Saône). 

MM. Pasquier, Alexandrie (Egypte); Depollo et Sou- 
lides, Smyrne (Turquie); Agence Gaumont, New-York 
City (U. S. A.); Compagnie Générale du Cinémato- 
graphe, Genève (Suisse) sont avisés que leur abonne- 
ment au Courrier est inscrit. 

Tous nos remerciements. 

Les changements d'adresse de : 

MM. Malizia Ugo, à Paris; Colas Marceau, à Mar- 
seille, sont effectués. 

M. Léon Marnotte, à Paris, est inscrit au service du 
Courrier. 

$o 


De TL & Intransigeant ». 


Les temps sont difficiles en Autriche, et voici qu'un 
consortium étranger est en pourparlers avec le gou- 
vérnement pour acheter le château de Schoenbrunn 
où vécut et mourut le Duc de Reichstadt. 

On aurait l'intention de faire, dans l'ancien palais 
impérial, une maison de jeux avec roulettes et petits 
chevaux. NE 

Espérons qu'on épargnera à cette demeure, si pleine 
de souvenirs, le bruit des râteaux et des jetons sur les 
tables à tapis verts, et qu’on ne verra pas s'enfuir les 
ombres de jadis devant la foule des joueurs têtus. 

Mais si le gouvernement autrichien a besoin 
d'argent! 


Films touristiques. 

La Compagnie Française du Tourisme a pris l'initia= 
tive de présenter des films touristiques, à son Siégo 
Social, 30, boulevard des Capucines. 

La première séance a eu lieu le jeudi 10 février de 
18 à 19 heures. Âu programme : L'hiver au soleil; L4 
Côte d'Azur; Les sports d'hiver à Font-Rumeu; 
Maroc, Algérie, Tunisie. 

Se 
Expérience. 

M. le D: J.-L. Pech, agrègé de physique à la Faculté 
de Médecine de Montpellier, fondant son opinion 8til 
des faits expérimentés, qu'un facteur important et 
méconnu de la sensation de relief perçue par n0$ 
centres psychiques est la distorsion marginale des 
images rétiniennes, a projeté des vues photogra! 
phiques sur des écrans courbes spéciaux (écrans gly- 
phographes) et a constaté que les images obtenues 
sur l'écran fournissent la sensation de troisième 
dimension sans distorsion apparente. Ces projection# 
portent le nom de « Projections glyphographiques ? 

Une présentation privée de projections glyphociné: 
matographiques a eu lieu à la Salle Marivaux, Je 
samedi 5 février 1921, à 10 heures du matin. 

Se 
Nouvelle agence. 

Pathé-Consortium ouvre une agence à Nice, route 

de Turin, sous la direction de M. Laparra. 
Sue 
E pluribus unum. 

Cette devise peut s'appliquer aux œuvres qui font 
les délices des publics les plus divers et qui concré. 
tisent dans le même enthousiasme des individualité® 
souvent fort opposées. Nous avons pu constater, Ja 
semaine passée, une telle unanimité dans la salle du 
Gaumont Palace. C'était un plaisir de voir, unis par 18 
même rire, nos intellectuels les plus en vue, Jes 
artistes de toutes tendances et, d’une façon générale 
les classes les plus variées du bon peuple de parié! 
La cause de cette gaieté n’était autre que l'esprit 8} 
français du vaudevilliste Hennequin dont la comédie 
Les joies de la famille de YU. C. I. était admirable 
ment interprétée sur l'écran de l'immense Palace. 


se 


La belle dame sans merci. 

Il nous sera donné de voir bientôt La belle de 
sans merci, le grand film français que vient de termir 
ner Mme Germaine Dulac. ; s 

Edmond Ratisbonne, qui en est le concessionnailé 
pour le monde entier, vient d'en céder l'exploitatiofl 
l'Agence Générale Cinématographique pour la France 
la Belgique, la Suisse et la Hollande. 


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48 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


La belle dame sans merci, qui prendra rang parmi 
les belles productions de l’année, est interprètée par 
Jean Toulout, Tania Daleyme et Denise Lorys. 

Se 
L'épingle rouge. 

L'épingle rouge, un scénario signé Bienaimé, réa- 
lisé par E. E. Violet, avec les deux as de la photo- 
graphie Louis Dubois et Marcel Audion, et une inter- 
prétation hors ligne, voilà qui nous promet un film 
sensationnel. 

On dit que l’épingle rouge serait la réponse la plus 
élégante à Dame... Anastasie. 

Se 


De belles recettes en perspective 


pour MM. les Directeurs qui retiennent dés aujour- 
d’hui pour leur programme de Pâques Judith et Holo- 
pherne. 
C'est « La Select » qui présente le 21 février cette 
grande scène biblique, 
Edition le 25 mars. 
Se 


Les films indésirables. 

Le gouvernement de la Nouvelle-Zélande vient d’in- 
terdire, à partir du 1#* mai, l'importation de tout film 
cinématographique représentant des vols, des assas- 
sinats où des suicides. 

Se 
Films en relief. 

M. George K. Spoor, propriétaire de l’« Essenay 
Film Company », et P. John Berggren, un savant 
suédois, sont parvenus, grâce à un nouveau procédé 
de lentilles, à faire apparaître en relief les films ciné- 
matographiques. 

IIS ont consacré sept années à des ones qui 
viennent d’être couronnées de succés. 

Se 


Le développement cinématographique en 
Allemagne. 


Le développement de l’industrie en Allemagne fait 
le sujet d’un grand nombre d'articles de journaux qui 
ne cachent pas leur satisfaction de voir les films 


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Du film français! du film français ! 


Tout pour le film français ! !! 
— Eh bien! voici : 


Visages voilés. âmes closes 
de LA SELECT — avec EMMY LYNN 


s'emparer des marchés étrangers et servir utilement 
la politique germanique. 

L'Allemagne vient aujourd’hui immédiatement aprés 
les Etats-Unis d'Amérique en ce qui concerne la pro- 
duction annuelle des films. 

En 1914, l'Allemagne importait 18 millions de marks 
de films surtout de France et d'Angleterre. Il n'Y 
avait, pour ainsi dire, pas de films allemands. 

Mais, pendant la guerre, l’industrie cinématogra- 
phique reçut un appui efficace du gouvernement, de 
l’armée, sous forme de subventions généreuses. 

Aujourd'hui cette industrie est en plein développe: 
ment et elle cherche activement des débouchés. Les 
films français, anglais et italiens, sont aujourd’hui 
exclus du marché allemand tandis que les plus grands 
efforts sont faits pour implanter en Amérique, en 
Espagne, en Orient, etc., les films tournés en Alle- 
magne. 

(Agence Radio. Communiqué par la Chambre Syndi- 
cale Française de la Cinématographie.) 


Se 


Le cinéma‘contre le gaspillage. 


Pour résoudre la cerise économique, les fermiers 
des Etats-Unis viennent d'entreprendre une campagne 
de propagande cinématographique assez curieuse. 

Le public pourra voir sur l'écran des exemples 
frappants de tous les gâchages concourant à aug 
menter le cours de la vie : paysans brûlant du blè 


s 


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S 


qu'ils ne peuvent vendre; pores dévorant les fruits 
qui, faute de main-d'œuvre, pourrissent sous les 
arbres, etc. 

Peut-être pourrions-nous suivre en France, dit 
notre excellent confrère La Liberté, cet exemple et 
Montrer tel employé aux stoks américains éventrant 
à coups de pioche, comme on nous l’a signalé, six 
Caisses contenant des machines à écrire, pour décou- 
Yrir une caisse introuvable de rasoirs mé ‘aniques l 


RAR NE 
NÉCROLOGIE 


C'est avec regret que nous apprenons la mort de 
M. Louis Bourgoin, décédé à Paris le 30 janvier, dans 
Sa 4{e année. 

Fort connu dans le monde cinématographique et 
Plus spécialement parmi les vendeurs de fonds, 
M. Louis Bourgoin ne laisse qüe des amis. 

Le Courrier en cette pénible circonstance adresse à 
Mme Bourgoin et à sa famille ses condoléances les 
Plus sincèrement émues. 


- L'Agence Générale Cinématographique a présenté 
ardi dernier, 8 février, Salle Marivaux : Le Drame 
€8 Eaux Mortes, d’après le roman de M. Charles 


Oley, transcription cinématographique et mise en 


Scène de M. J. Faivre, interprété par MM. Alcover et 
an Hervé, de la Comédie-Française: Rex Stocken:; 
Mes Maria Russlana et Vaddah. 

Succésr 
L 12 2 


nier, la fille à l'Ourse, le beau film de Jean 

€pin et de Louis Mercanton, sera prochainement 

ss en Angleterre par les soins du Jury'e Impe- 
Ctures Limited qui s’en sont rendu acquéreurs. 


L 12 2 


Le mime Georges Wague, de l'Opéra, professeur au 

day vatoire, apprend que des élèves ou pseudo- 

vont se présenter de sa part à différents admi- 

ange roure, metteurs en scène ou règisseurs de firmes 
atographiques. 

les Fi Wague nous prie de prévenir ses amis et 

ales ressés de se défier de ces présentations ver- 

: Nadressant jamais d'éléves sans un mot de lui. 


Le plus grand succès financier 
pour MM. les Directeurs, c’est ? 


Lisez, et comparez : Paris, dont la population stable 
est d'environ 3 millions d'habitants, compte actuelle- 
ment environ 200 cinémas ; Chicago, pour une popula- 
tion de 2,500,000 âmes, en posséde 417; à Philadelphie, 
ville de 1,700,000 âmes, il y en à 156; les 800,000 cita- 
dins de Saïnt-Louis ont 110 cinémas à leur disposition 
et 80 cinémas font la joie des 60,000 habitants de San 
Francisco. 

On évalue à environ 3,500 le nombre des cinémas 
existant en Grande-Bretagne, pour une population de 


.35 millions d'âmes, ce qui fait une moyenne de 1 cinéma 


par 10,000 habitants, tandis qu'en France la propor- 
tion n’est que de un pour 21,000. On ne compte, en 
effet, chez nos voisins du Sud, que 1,500 cinémas envi- 
ron pour 40 millions d'habitants. En Italie, il y a un 
cinéma pour 18,000 habitants; on y compte environ 
2,000 établissements pour une population totale de 
36 1/2 millions d'âmes. 

Les Etats-Unis, pour 110 millions d'habitants, pos- 
sèdent 15,000 cinémas, ce qui équivaut à un pour 
1,500 habitants. 

Ce sont donc les Etats-Unis qui tiennent le record. 


. 

Les bureaux de la Phocéa-Location, agence de 
Rennes, seront transférés 3, place du Palais (même 
numéro de téléphone 9-44) au centre de la ville, avec 
communication directe de la gare par tramway. 

ee s 

La première du grand film de Griffith, Way Down 
East, a eu lieu à New-York. Le record du monde pour 
le prix des places. Certaines ont ëté payées jusqu’à 
dix dollars. 


.— 

On annonce la création à Hambourg d’un grand 
consortium pour l'exportation des films allemands, 
auquel seront intéressées en outre de la « Hambourg- 
Amerika-Linie », toute une série de maisons d’expor- 
tation de Hambourg. Ce consortium a l'intention de se 
servir des relations qu'a le commerce de gros de 
Hambourg dans les pays d'outre-mer et de créer tout 
un réseau de représentations. : 


ee. 

L'Inde, qui compte 300 millions d'habitants, ne pos- 

sède que 140 cinémas environ. 
e. ee. 

William Hart tourne, paraît-il, son dernier film. Il a 
été assez gravement blessé l'an dernier: est-ce cet 
accident qui l’a découragé? On lui prête l'intention 
d'écrire pour les-enfants des histoires d’Indiens. Pour 
peu qu'il ait autant d'imagination dans ses livres que 
de talent dans ses films, nous lirons avec joie les 
pages du nouveau Fenimore Cooper. s 

L'OPÉRATEUR. 


VJY 
© 


— C'est le film français de LA SELECT 


Visages voilés. âmes closes 
avec EMMY LYNN 


Le Courrier Financier 


La question des Changes, qui intéresse toujours le 
monde de la finance, n’occupe pas moins celui de la 
Presse, et, Louis Forest dans son article du 2 février 
de notre grand confrère Le Matin, précise combien la 
vie de la nation est liée à ses moindres mouvements 
et aussi combien son amélioration aidera à notre 
renaissance. 

Notre non moins grand confrère La Liberté, dans 
son premier article du 9 février, démontre combien, 
sans nous laisser aller à un optimisme béat, nous 
devons compter sur l'amélioration certaine du change, 
malgré des résistances intéressées, et plus vite qu’on 
ne le croit généralement. Nous ne sommes done pas 
les seuls à en prévoir les salutaires effets. 

La Bourse a été mauvaise toute la semaine et les 
vendeurs, les pêcheurs en eau trouble, les profession- 
nels de la baïsse, malgré que celle-ci soit descendue à 
un niveau qui, sauf le bloc de nos fonds nationaux, 
n'avait pas été atteint depuis longtemps, ont encore 
eu beau jeu. ÿ 

Seul, le compartiment de nos rentes est tenu. Et 
cependant c'est au moment où il va falloir réajuster 
notre budget, que nous constaterons une fois de plus 
que les plus grandes victimes de cette grande guerre... 
c’est nous. — Aussi, la crise économique et financière, 
si elle n’est pas profonde, sera longue — et il ne faut 


pas oublier de longtemps les sinistrés, et les pen- 


sions... des ayants-droit. 

Nos rentes se tiennent dans les mêmes cours et les 
emprunts de guerre sont inchangés. Les négociations 
entamées lors du dernier emprunt français pour le 
placement. d'une tranche en Angleterre étant sur le 
point d'aboutir, il y a tout lieu de prévoir une amélio- 
ation de leurs cours. 

Quant aux Fonds d'Etat Etrangers, c’est le marasme. 

Certes, il n'y a pas que nous d’atteints, çar l’étran- 
ger l’est bien davantade. 

La crise a commencé surles grands marchés d'Outre- 
mer. Aux Etats-Unis, au Japon, les banques d'émission 
relevérent le taux de leurs escomptes. Puis, ce fut le 
tour de l'Angleterre. 

La Banque de France est fermement tenue, alors 
que tout le groupe bancaire, lui aussi, a payèé son tri- 
but à la dégringolade. On parle toujours des opéra- 


LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


tions en préparation aussitôt une éclaircie de la situa 
tion générale : — aussi attendons? — elle se produira: 

Quant aux valeurs de Caoutchouc la gravité de Ja 
crise n'échappera à personne, et aux Etats-Unis l'arrêt 
de la fabrication, dans les plus grandes usines d'auto: 
mobiles, indique clairement l'arrêt des négociations 
de toutes les valeurs caoutchoutières; aussien France 
à Clermont-Ferrand, le chômage s’accentue ; à Londres 
on prévoit des fermetures d'exploitation. En résumé 
quantité de raisons pour empêcher toutes velléités de 
reprises. ; 

Le compartiment des valeurs pétroliféres a ête 
affecté sérieusement aussi, Russes, Roumaines ot 
Américaines furent secouées pour des motifs différents: 
Cependant, la Royal Dutch, la Shell et la Mexican 
Eagle, dont les coupons sont payés en dollars, furent 
moins atteintes, alors que Steaua Romana et Lianosoff 
subirent des ventes précipitées. Le marché de Londre# 
n’est guère résistant sur ce compartiment, on agite Ja 
question de la baisse du pétrole, on dit qu'en Pensy! 
vanie les raffineurs sont dans l'impossibilité de l'em: 
magasiner. Mais la consommation ne diminue pas ; 44 
contraire. Cependant aux cours qui ont été pratiqués 
sur les valeurs de pétroles, il y a lieu d’être très pri 
dent et à part les toutes. premières entreprises, les 
capitalistes avisés devront réfléchir. 

Qu'on se souvienne de l'effondrement des mines d'Of 
en 1895... il y avait de l'or partout ; aujourd’hui at##h 
il y a du pétrole partout... 

Aussi les machines à vignettes, et les rotative” 
fabriquent-elles de nouvelles images. 

Quelle en sera la valeur et pendant combien de 
temps. 

Puisque nous parlons des mines d’or, nous pouvon# 
consacrer à cette partie de la cote des nouvelles qui 
ne sont guère de nature à la réveiller. Depuis la mort 
du général Botha, le Transvaal voit le parti de l'indér 
pendance reprendre un peu de vigueur, malgré une 
situation politique confuse, d'autre part le prix de j'of 
a failli puisqu'il ne vaut plus que 105schillings l'oncer 
ce qui n’est plus 120. Aussi les dispositions des diffé” 
rents marchés sont-elles sans affaires dans ce groupe 
où l’on médite aussi sur la cherté de la main-d'œtVi® 
là-bas aussi. 

Le marché du cuivre encore s’est affaibli, car de 
15 livres la tonne, le cours est revenu à celui de 14 
prix d'avant guerre. Là aussi il faut poser la questio® 
des prix d'exploitations, ce qui rendra forcément ® 
situation plus ardue. Il ne faut donc pas être surpri 
du recul dans tout ce compartiment. 

La conclusion de tout ce qui précède est, nott 
répétons bien haut, qu'il ne faut rien vendre Ge # 
moment, car les cours sont les plus bas. Or, cen 4 
pas lorsque la marchandise est à bon marché qu'ob 
doit la réaliser, mais bien au contraire la ramass® 
d'une manière judicieuse, afin d’en faire petit à P° 
une abondante provision. Les hautscours reviendro? 
car la majorité accordée au Gouveruement, cette nos 
aprés quatre longues journées de débat sur la conf” 


8 Je 


LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 51 


EE ARR RO OCR 


rence, démontre notre esprit d'énergie et de concorde 
avec les Alliés, pour la Paix générale et la renais- 
sance, 

Nous tenons toujours gracieusement à la disposition 
de nos nouveaux abonnés, la brochure La Pratique de 
l& Bourse, offerte à nos lecteurs dans notre précèdent 
numéro. 


DE RiGNyY. 


> 00: 


Aux termes d'un acte sous seings privés en date du 
11 janvier 1921. 

M. Jacques Paulmier, directeur de cinématographe, 
demeurant à Paris, avenue de Wagram, %5. 

À vendu à M. Charles Marly, directeur de cinémato- 
Sraphe, demeurant à Saint-Denis, rue Moulin, 13. 

L'établissement de cinématographe, exploité à Paris, 
Avenue Jean-Jaurès, 34, sous le nom d’Eden-Cinéma. 

(P. A. 20 janvier 1921). 
222 
Appel des troisième et quatrième quarts 

MM. les actionnaires de la Société Française des 

Théâtres électriques, dont le siège social est à Paris, 
», boulevard des Italiens, sont informés que dans sa 
Séance du 17 février 1921, le conseil d'administration 
a décidé de faire l'appel des troisième et quatrième 
Quarts sur les 5.000 actions de numéraire de la Société 
leprésentant l'augmentation de capital réalisée par 
Une Assemblée générale extraordinaire en date du 
25 octobre 1920. 

Et que les versements doivent être effectués à la 
banque Blocq fréres et fils, 16, rue Vivienne, à Paris : 

Au plus tard, le 15 février 1921. 

ee. 
Suivant acte sous signatures privées en date’ du 
décembre 1920, M. Armand Louis, demeurant à 
Colombes (Seine), rue Humblot, 28, a vendu un fonds 
© cinématographe connu sous le nom de: Select- 
Cinéma, qu'il exploite à Chantilly (Oise), place de la 
are, à M. Eugène Desjardins, demeurant à Paris, 

Oulevard Jourdan, 14 bis. 

l'a en outre cédé son droit au bail des lieux. 
-.— 

Sous la raison sociale Faure et Sarfati, Mme Marie- 
Ouise Faure, à Paris, 14 boulevard de Clichy, et 
M. Albert Sarfati, à Paris, 11, rue Faustin-Hélie, ont 
Ormé une Société en nom collectif, ayant pour objet 
Exploitation d'un établissement cinématographique, 
fitué à Paris, 22, rue de Passy, et dénommé Le Régent, 
OÙ est établi le siège. 

€ Capital est de 160.200 francs. 

‘ ee. 

Suivant acte sous seings privés en date du 24 décem- 
2re 1920, la Coopérative Cinématographique a ëté 
Ondée au capital de 50.000 francs. Siège social, 76, bou- 
°Vard de Magenta. 

(G. T. 18 janvier). 


Aux termes d'un acte passé devant M° Pierre Dupin, 


Nôtains à ea) 5 : 
Otaire à Saint-Etienne, le 24 décembre 1920, M. Henri 


Blanc, propriétaire de l'établissement dit « Cinéma du 
Progrès », demeurant à Saint-Etienne, rue d'Anno- 
nay, 41, et M. Ernest Robert, aussi propriétaire de 
l'établissement dit « Cinéma du Progrès », demeurant 
à Saint-Etienne, rue d'Annonay, #1, ont formé entre 
eux une société en nom collectif ayant pour objet 
l'exploitation d'un établissement de spectacles ciné- 
matographiques sis à St-Etienne, rue d’Annonay, 41, 
connu sous le nom de « Cinéma du Progrès », et toutes 
entreprises de spectacles, concerts, patinage, sports, 
de quelque nature qu’ils soient, ainsi que toutes opéra- 
tions industrielles,commerciales et financières,se rat- 
tachant directement ou indirectement à ce genre d’in- 
dustrie, 

La raison et la signature sociales sont « Blanc et 
Robert ». 


Le capital social est fixé à la somme de 30.000 francs, 
fourni de la manière suivante : 


(La Tribune de St-Etienne, 16 janvier 1921.) 
L 1: 3 

M. Protheau a cédé à M. Charpignon ses droits 80- 
ciaux dans le fonds de cinéma sis, 28, rue de l'Eglise, 
à Vincennes. (G. T. 18 janvier 1921.) 

— 

Suivant acte du 24 décembre 1920, enregistré, M. et 
Mme Goutte-Quillet, demeurant à Paris, 7, rue de la 
Chapelle, ont vendu à M. Perrault, demeurant à Paris, 
6, passage de l'Industrie, le fonds de commerce connu 
sous le nom de: Cinéma du Lion d'Or, qu'ils exploi- 
taient, 7, rue de la Chapelle, à Paris. \ 

(P. A. 19 janvier 1921.) 


. 

M. Granperrin-Bologne a vendu à MM. Noblot et 
Ropiot, le cinéma qu’il exploitait 1, rue Sadi-Carnot, 
à Chatillon-sous-Bagneux. 

-.— * 

Le Conseil d'administration de la Société des Au- 
teurs, Compositeurs et Editeurs de musique, siège 
social, 10, rue Chaptal, Paris, a l'honneur d'informer 
Messieurs les sociétaires définitifs que l’Assemblée 
générale annuelle aura lieu le lundi 28 février 1921, à 
1 h. 1/2 précise, 4 Paris, salle des Ingénieurs civils, 


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52 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE 


19, rue Blanche (Article 28, paragraphes 1°* et 2, et 29 
des statuts). 
Ordre du jour : 

I. — Rapport du conseil d'administration sur l’exer- 
cice 1919-1920. 

IL. — Rapport de la commission des comptes (exer- 
eice 1919-1920). 

III. — Rapport de la commission des retraites. 

IV. — Rapport de lacommission chargée de l'examen 
des programmes. 

V. — Elections. 

Nomination de : {° trois membres du conseil d’admi- 
nistration pour 4 ans (en remplacement de trois mem- 
bres sortants et non rééligibles); un auteur, un com- 
positeur, et un éditeur (article 14 des statuts): 20 deux 
membres de la commission des comptes (article 27 des 
statuts); pour 3 ans, en remplacement de deux mem- 
bres sortants non rééligibles ; 3% deux membres de la 
commission des programmes (article 27 des statuts) 
pour 3 ans, en remplacement de deux membres sor- 
tants et non rééligibles; 4° deux membres de la com- 
mission des retraites (article 21 des statuts) pour 
3 ans, en remplacement de deux membres sortants et 
non rééligibles. . 

Il est rappelé à MM. les sociétaires, qu’en dehors des 
questions indiquées dans la lettre de convocation qui 
leur sera adressée, aucune autre question ne pourra 
être portée à l’ordre du jour de l'Assemblée générale 
si le conseil d'administration n’en a été préalablement 
saisi huit jours au moins avant la séance (article 98, 
paragraphe 2 des statuts, et article 114 du réglement 
‘ général). 

(P. À. 2{ janvier 1921.) 
D 11 3 

L'Assemblée générale extraordinaire des action- 
naires de la Société en commandite par actions dite : 
«Société du Cirque d'Hiver » qui avait été convoquée 
pour le 81 janvier 1921, avec l'ordre du jour ci-après 
reproduit, n'ayant pu délibèrer valablement faute de 
réunir un nombre d'actionnaires représentant les trois 
quarts du capital social, sont convoqués à nouveau 
en Assemblée générale extraordinaire, au siège social, 
à Paris, rue Crussol no 6, pour le 15 mars 1921, à 14h., 
à l'effet de délibèrer sur l'ordre du jour suivant, qui 

faisait l’objet de la précédente assemblée. 
lo Nomination d’un nouveau gérant en remplace- 
ment de M. Colonnier, décédé; 2° Modifications à appor- 
ter aux statuts par suite de cette nomination et spé- 
cialement aux articles 1, 3, 4, 8; 3 Autres modifica- 
tions à apporter auxdits statuts, et notamment aux 
articles 15,25, 28, adjonction de nouveaux paragraphes 


NL ul 1 


aux articles 25, 26, 21 et 28, et mêmes adjonctions de 
nouveaux articles; 4 Questions diverses. 
(P. À. 10 février 1921.) 
L 12: 2 

Les souscripteurs des actions de numéraire, fofs 
mant le capital de la Société Pathé-Consortium Cinémas 
Société anonyme en formation, au capital de 20 mil- 
lions de francs, sont convoqués en deuxième asseñ 
blée générale constitutive, pour le mardi 15 février 1921; 
à 11 heures du matin, à Paris, 19, rue Blanche, dañÿ 
une des salles de l'Hôtel des Ingénieurs Civils de 
France, à l'effet de statuer sur l’ordre du jour suivant: 

Ordre du jour : 

10 Statuer sur les conclusions du rapport dressé pah 
le commissaire nommé par la première assemblée 
générale constitutive du 1 février 1921, et charg 
d'apprécier la valeur des apports en nature faits à la 
Société, leur rémunération, ainsi que la cause des 
avantages particuliers en résultant et de tous autre? 
avantages pouvant résulter des statuts. 

2° Nomination des premiers administrateurs et 
fixation, s’il y a lieu, de la valeur de leurs jetons de 
présence. 

3° Nomination d’un ou de plusieurs commissaire® 
chargés de faire un rapport sur les comptes du pre: 
mier exercice social et fixation de leur rémunération: 

% Eventuellement, autorisations à conférer at 
administrateurs, en conformité de l’article 40 de la 101 
du 24 juillet 1867. 

Et 5° Constitution définitive de la Socièté. 

(P. A. 8 février 1921.) 


Suivant acte 8. 8. p. en date à Paris du 28 ja 
vier 1921. 

M. Charles Berthe a vendu à un acquéreur nomimË 
audit acte, élisant domicile au cabinet des soussignés 
le fonds de commeree de cinéma connu sous le n0% 
de : Cinéma du Pierrot Blanc qu'il exploite 
Colombes, 63, rue de Chatou. 

Et cédé ses droits au bail des lieux. 

P. À. 3/2 1921. 
ee. 

M. Chabrière a vendu à MM. Paget et Romaf Je 
cinéma qu’il exploitait, 11, place de l'Eglise, à Vitf} 
(Seine). GT: 


ee :6tê 

Suivant acte en date du 15 décembre 1920, la Socièt 

des Music-Halls Parisiens est modifiée. Siège s0c14% 
25, rue de Mogador. Capital 1.500.000 francs. 


(G. P. 28 janvier 1921.) 


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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 61 


, 


N° 14. — Feuilleton du ‘ Courrier”. 


° 


Quand j'étais Baladin ! 
par. ORCINO 


Première Partie 


EN TOURNÉE 


— Souffrez que je choisisse le premier chiffre. 

— Choisissez et buvons à votre santé. À la 
tienne, Vaille. | 

— À la tienne patron. 

— Cher Monsieur, fis-je en tentant de prendre 
Congé. | 

— Non]!vous nous quitteriez déjà Monseigneur ? 

* Ce n’est pas tous les jours que vous rencontrerez 
Sur votre chemin des artistes comme moi, comme 
nous... 

—— Allons bon, pensais-je.. Qu'est-ce que je vais 
Prendre si ce m'as-tu vu commence. 

Alors, pour brusquer les choses, j'eus l’idée 
Saugrenue de dire : 

— Ecoutez donc... puisque vous êtes si aimable, 
et qu’il n’est pas besoin de se gêner entre nous, je 
Vais aller chercher ma femme, si elle veut venir, 
ét nous bavarderons à notre aise. 

— Voilà qui est parlé, baron! déclama le Ducas- 
tel... Allez quérir votre épouse et nous revenez 

lentôt..… 

Fallait-il les blàmer, fallait-il les plaindre ? Telle 
SSt la question que je me posais en m'en allant et 
ue je ne parvins pas à résoudre. 

Le Directeur de la Comédie Villageoise doit 
Mattendre encore pour me raconter son histoire, 
. Puis l'époque où il vagissait dans ses langes 

AUS ces derniers mauvais temps. Le garçon de 
hôtel fut chargé par moi de lui porter un petit 
illet, dans lequel j'expliquais que ma femme, 
%Venue subitement cul-de-jatte, ne pouvait, à son 

Yifregret — cela s'explique — profiter de l’aimable 

Mvitation. 

i De toute façon, M. Ducastel de la Bretonnière 

cnorerait bien jusqu’au lendemain que je suis 
libataire patenté. Et le lendemain matin je 
°Bucrais vers d'autres rives. 


XIV 


En panne. 


N'empêche qu’en quittant l’habitation roulante 
du grand artiste ignoré qu'est peut-être le Direc- 
teur propriétaire de ‘la Comédie Villageoise, 
j'aurais bien voulu connaître ses origines et savoir 
comment s'était établi le processus de sa voca- 
tion. 

À coup sûr, une existence comme la sienne 
devait fourmiller d'aventures, burlesques pour le 
moins et, sans doute s’il eut écrit à ma place 
Quand j'étais baladin, mes lecteurs s’en fussent 
amusé beaucoup plus qu’à me lire. 

Après un déjeuner rapide et sommaire au res- 
taurant du Mouton Doré, je rejoignis à l'hôtel, 
l'as des opérateurs et mon chauffeur qui l’aidait à 
déguster un vieux calvados. Après quoi nous sor- 
times de concert. J'ignore si mes deux collabora- 
teurs avaient fini par s’habituer à moi, mais 
j'avais pris le parti de m'habituer à eux, et du 
moment où la devise de M. Noyé était « ne pas 
s'en faire » la plus simple logique m'enseignait 
finalement à n'être pas plus royaliste que le roi. 
J'abandonnais donc les soucis du détail, pour ne 
conserver que ceux du résultat moral et matériel. 

Nous en étions au jeudi; une matinée était 
prévue, d'accord avec la municipalité pour la jeu- 
nesse des écoles. Les 150 ou 200 gosses du bourg, 
accompagnés de leurs maîtres et de quelques 
parents se faisaient une joie de « voir le Cinéma ». 

A deux'heures moins le quart, ils commencèrent 
à s’avancer en rangs bien alignés, sans s'émou- 
voir sous leurs capuchons, de la pluie glaciale 
qui tombait doucement comme toujours. À leur 
poste dans la camionnette, Janaud et Lavoine 
préparaiént sans doute la mise en marche du 


62 LE COURRIER CINÉMATOGR APHIQUE 


, 
groupe électrogène, je ne prêtais pas plus atten- 
tion à eux que de coutume: ils avaient l'habitude 
et je n'avais pas à m'occuper de leur travail. 

Pourtant lorsque la salle fut aux deux tiers rem- 
plie de marmaille et que j'entendis successive- 
ment l'horloge de la mairie puis celle de l’église 
sonner deux heures, une inquiétude m'envahit. 
Laissant la salle sous la garde du secrétaire de 
mairie et des instituteurs je sortis pour gourman- 
der Janaud et le chauffeur, à cause du retard. 

— C'est le moteur qui veut pas partir aujour- 
d'hui. Il est buté.. me dit Lavoine. 

. Je savais que Janaud était à la fois un bon opé- 
rateur et un électricien-mécanicien très suffisant ; 
je mis le nez dans l’intérieur de la camionnette. 

— Pourvu que ce ne soit pas la panne, fis-je. 

— Ça m'en a tout l'air, sacré bonsoir! grogna 
Janaud. 

Je les voyais tous les deux, en sueur déjà 
malgré la température glaciale. Ils s'énervaient 
de ne pas découvrir la cause qui produisait l'effet. 

— Voulez-vous que je fasse appeler un mécani- 
cien ? Il doit y en avoir plusieurs dans le pays. 

— Faites. Mais il n'y verra pas plus clair que 
moi pour le moment. 

— Le temps passe. 

— Eh] laissons-le passer! 

Mon Janaud commençait à n'être plus de bonne 
humeur. J'envoyai quérir un mécanicien-électri- 
cien ayant boutique et enseigne. Un quart d'heure 
passa, sans qu'il vint et,dans la salle, «la graine » 
s'agitait d’une manière inquiétante. Les institu- 
teurs et Mesdames les institutrices se donnaient 
des petits airs... et n'imposaient que mollement 
silence à leurs élèves. 

__ Savez-vous Monsieur, me demanda d'un ton 
revêche la directrice des filles, si nous attendrons 
longtemps encore? 

— Jene le pense pas, Madame... 

—— Parce que si nous. 

La suite de sa phrase se perdit dans le brouhaha, 
‘ar j'étais déjà loin. 

— Eh bien? En sortirons-nous ? demandai-je à 
Janaud. 

I1 ne me répondit pas, afin d'éviter de me dire 
le même mot sans doute que j'avais eu l'envie de 
répliquer à Madame la Directrice : Zut] tout 
court. ’ 

Restait à prendre le parti héroïque commandé 
par les circonstances. Je le pris. 

— Mesdames, Messieurs, mes petits amis, une 
panne ridicule, dont la durée peut se prolonger 
encore une heure ou deux, m'oblige à supprimer 
la matinée d'aujourd'hui. Croyez que je le déplore 


et que je suis surtout peiné de ne pouvoir vous 
distraire comme je l'espérais. Le caissier va rem 
bourser les places. Ceux qui voudront garder 
leurs tickets pourront les représenter ce soir; 0 
les acceptera. Je vous fais toutes mes excuses 
mais les caprices d'un moteur échappent souvent 
à la surveillance la plus attentive. 

Le caissier, qui n’était autre que le secrétaire 
de mairie en personne, remboursa lentement Ja 
moitié environ des billets délivrés. Il me tapait 
sur les nerfs; je faisais la navette, sous la neige 
fondue, entre la caisse et la camionnette, où mes 
trois mécanos s'embarrassaient réciproquement 
et s'escrimaient à démonter et à remonter pièce ? 
pièce, le groupe électrogène Aster. 

Autour de la voiture, devant la mairie, quelques 
curieux indéracinables, « voulaient voir ce qu'il 
y avait». Ni la neige, ni le froid, ne parvenaient 
à vaincre leur obstination. La nuit était venue, et 


la place de l’Hôtel-de-Ville restait noire et boueuse, 


lamentablement. Sous la bâche de la camionnette 
mes travailleurs s'éclairaient avec une lampe 
l'acétylène que Lavoine tenait à la main. 

Les curieux m'agaçaient; ils piétinaientle cable 
dans la boue; j'avais envie de les rabrouer sans 
ménagements. 

— Ah ça] mais vous n'allez pas bientôt ces 
d'écraser notre câble sous vos sabots... 

En prononçant ces mots d'une voix plutôt pris 
tale, je suivis du regard le chemin du câble élec” 
trique et, tout à coup, la perception très nette 
motif de la panne m'apparut. 

— Je parie, m'écriai-je… 

Sans en dire plus, je fus en deux bonds 
grille de la mairie, sur laquelle reposait le ” 
entouré de gutta-percha. A l'endroit où il touch 
la grille, une déchirure de l'enveloppe m'appart" 

L'eau, la déchirure, le fer... ParbleulT 


ORCINO- 


ser 


à Ja 


(A suivre) 


Voulez-vous faire réparer et d’une façon 
irréprochable, vos appareils cinématographiques 
par des ouvriers consciencieux et de la partie 


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AVANT L'ÉCRAN 


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Le Départ pour Paris 
LL 11 43 

Encouragé par ce premier essai, je redoublai de 
zèle pour l'étude de nouvelles chansons. Un abbé, 
de mes auditeurs précédents, organisa un concert 
de bienfaisance et vint me demander mon con- 
Cours. Je le lui promis. 

Il y avait cinq cents personnes environ. J'y 
recueillis de nombreux applaudissements. Parmi 
le public, bien des gens eurent l'idée de me faire 
Yenir pour chanter dans des dîners ou des 
banquets. 

Après ces réunions, souvent, je rentraitard dans 
la soirée et cela fit naître des inquiétudes chez ma 
Mère. Elle supposait toujours qu'il m'était arrivé 
quelque accident. Le moindre petit retard la fai- 
Sait souffrir. J'avais beau lui répêter que je n'étais 
Plus un enfant, que j'allais avoir 19 ans, il lui était 
Impossible de se raisonner. C'était une bonne 
mère, quoi ! | ; 

J'avais deux amis de mon âge; l’un était potier 
et l’autre tapissier. Le potier, Charles Richard, 
avait une voix de ténor très jolie et bien timbrée 
ét le tapissier Menu avait une voix de basse remar- 
Quable. Ils chantaient comme moi dans les con- 
Certs de bienfaisance, et, comme moi ils avaient 
des mères d’une tendresse extrême. 

Nos succès locaux firent germer dans nos cer- 
Yeaux l'ambition d'aller à Paris pour embrasser 

À Carrière artistique. Mais comment annoncer 
Cela à nos parents? Ma mère, pensais-je, ne voudra 
Jamais consentir à se séparer de moi! Richard, le 
ténor, était tenu très serré; car, lorsqu'il voulait 
Sortir, le soir, pour nous rejoindre et chanter avec 
Nous, il était obligé de se laisser glisser du pre- 
Mier étage au moyen d’une corde ! Après bien des 


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CLLDELELTETELL ENT E TELL TEE 4 


Ce 0020080000660800000000806€ 9, 


æ 


LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 63 


jours d’hésitation, nous avions convenu que 
j'attaquerais le premier la question du départ, et, 
que si je réussissais chacun ferait de même ensuite. 

Le lendemain, très résolu, je fis part de mon 
projet à mon père et à ma mère. Mon père me 
répondit : « Mon fils, je m'y attendais et n'en 
suis nullement surpris ! Depuis plusieurs mois 
j'ai constaté chez toi un amour duchant poussé 
au plus haut degré, et j'ai pensé que c'était pour 
toi une véritable vocation. Seulement, il y a 
ta mère : Regarde-la 1» À ces mots, ma mère fondit 
en larmes et me supplia de ne pas partir, me disant 
qu'à Paris un jeune garçon courait les plus grands 
dangers! 

Que l'on assassinaïit tous les jours, qu'il y avait 
des personnes de mauvaise compagnie qui ne 
pensaient qu’à perdre les jeunes gens. Elle pleuraïit 
comme une Madeleine en disant cela, et elle pleu- 
rait tant, que je crus ne pas devoir insister ce 
jour-là. Mais, le premier coup était porté. 

Je la rassurai de mon mieux et lui dis cependant 
que j'espérais qu’elle ne me dirait pas toujours 
non. Je pensais y revenir un peu plus tard, en 
priant mon père de la préparer graduellement. 

Le lendemain, mes deux amis furent navrès du 
maigre résultat ; nous nous promîmes de recom- 
mencer. Mes parents redoublèrent de prévenances 
et de gâteries, mes deux frères aussi. Ah! les 
braves gens] Ils étaient plutôt à plaindre, car mon 
idée était tellement arrêtée! Jusqu'à mon patron 
qui me fit cadeau d’un instrument de musique, 
pour mes étrennes, en m'autorisant à me réserver 
une heure l’après-miditrois fois par semaine pour 
prendre mes leçons. Les concerts se succédaæient 
nombreux, et ma réussite s’affirmait de plus en 
plus. L'instrument de musique que je choisis fut 
une basse en si bémol, presque aussi grosse que 
moi, mais je savais que cet instrument me fatigue- 
rait moins la poitrine et la voix que lé bugle ou le 
cornet à pistons. 


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Propriétaires de Cinémas, Représentants de films à BEYR OUTH (Syrie) 
DÉSIRENT 


se mettre en rapport avec Maisons possédant des Films à épisodes interprétées surtout par 
Miss Pearl White, Miss Ruth Roland, Miss Marie Walcamp, pour achat ou location 
ECRIRE à l'adresse suivante avec renseignements très détaillés : 


CATTAN et HADDAD 
Théâtre Français, Cinéma Pathé, rue Damas, Beyrouth (Surie) 


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O0ve Nue 


CLELENEEELELENELE ETETEPEEN TEEN TE 


64 LE COURRIER -CINÉMATOGRAPHIQUE 


Tout cela m'acheminait vers l’époque de ma 
récidive. Donc, le 1‘ janvier, j'obtins le consen- 
tement de mes parents qui n’osèrent plus persister 
dans leur refus. Il fut établi que je partirais au 
mois. .d’août suivant. Cela leur assurait encore 
six mois. 5 

Nous résolûmes, mes amis et moi, que je parti- 
rais le premier et qu’ils me rejoindraient la 
semaine suivante, pour que j'aiele temps de trou- 
ver un hôtel assurant la tranquillité de nos mères. 
Le mois d’août arrivé, je partis le 19, avec 120 fr. 
dans ma poche, une valise contenant du linge, 
mon complet habit noir et mes 19 ans révolus. Mes 
deux amis et plusieurs autres me firent la conduite 
à la gare. 


Un instant avant le coup de sifflet, mon père me 


prit à part et me dit en me remettant une pièce de 
2 francs toute neuve : « Tiens, mon fils, prends 
cette pièce de monnaie, et fais tout ce que tt 
pourras pour la garder toujours. Cela prouvef 
que tu auras pu t'en passer et que par conséquent 
tu n'auras pas connu la misère ». 

Je lui promis de la lui rapporter chaque fois que 
je reviendrais à Reims. J'embrassai affectueuse! 
ment ma mère qui pleurait à chaudes larmes, m0h 
père, mes frères, tous mes amis; je sautai ei 
wagon, le sifflet du départ retentit, le trail 
s'ébranla et partit. Nous agîtâmes nos mouchoifs 
jusqu’à un détour du train, qui se perdait dans a 
fumée et m’'emportait plein d'espoir. 

(A suivre) 


17 janvier 1921. Simon Max: 


« e #5, 
Les Chansons du “ Courrier 


Ballade rés Dlacendos de Cinéma 


Paroles de Fernand Vélon 


Musique d'Alfred Delbecq 


Peut se chanter sur l’air de Musique de chambre. 


I 
En arrivant au Cinéma 
Les yeux éblouis de lumière 
Comme un aveugle, pas à pas, 
Vous entrez dans le sanctuaire. 
Ayant marché sur quelques pieds 
Parmi des paroles furieuses, 
Qui donc vous prendrait en pilié 
Sans l’aimable et douce Placeuse ? 


II 
Vous ayant saisi par la main, 
Telle une moderne Antigone, 
Elle vous guide au strapontin 
Tendu de soie... ou de cretonne, 
Son geste est désintéressé : 
Il suffit, pour la rendre heureuse 
Qu'elle vous ait très bien placé, 
L'obscure et timide Placeuse.…. 


III 


Tel un feu-follet fugitif 

Avec ses lueurs électriques, 

Elle glisse d'un pas furtif, 
Impondérable et fantastique. 
L'écran, pour elle, est un vain mot, 
Car, ce dont elle est soucieuse, 

C'est de savoir quel numéro 

Reste encor libre, la Placeuse. 


‘: Tous droits d'interprétation, d'adaptation et de tra- 
duction réservés, 


IV 
Les nombreux rendez-vous discrets 
Qui s’élaborent dans la salle, 
Les grands et les petits secrets 
De la vie extra-conjug'ale, 
La Placeuse voit tout cela, 
Mais elle est pléine d’indulsgence 
Car’ elle sait bien que c’est là 
Le cinéma de l'existence !.…. 


V 
La Placeuse, ayant assez ri 
Au sein de son ombre profonde 
Voudra se choisir un mari 
Pour elle, à la face du monde. 
Ce ne sera point Ris'adin 
Aux allures funambulesques, 
Ou quelque autre Arsène Lupin 
Riche en exploits rocambolesques… 


VI 


Non! Car elle aura remarqué 
Au milieu de tant d'aventures 
Qu'il est beaucoup moins compliqué 
De s'enrichir sans courbatures.….. 
Elle prendra l'agent miteux 
Qui, chaque soir, dans la cassette, 
Au nom du Fisc calamiteux 
S’offre le tiers de la recette. 
Fernand VÉLON: 


(Pour L'interprétation, s'adresser à M. Fernand ve 


auteur des Chansons Cinégraphiques, bureau du jour? 


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66 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 


Les AvanT- 
Preniches 


FILMS FRANÇAIS PRÉSENTÉS CETTE SEMAINE 


SELEOT- PICTURES-CORPORATION Visages voilés... äâmes 
closes, scénario de Henry Rousell., : — AGENCE GÉNÉRALE 
CINÉMATOGRAPHIQUE : Le drame des Eaux Mortes. — Gau- 
MONT : Plock, L'ami des montagnes, Les deux Gamines : 
5e épisode : Celle qu'on n'at‘endait plus.— PATHÉ-CONSORTIUM- 


CINÉMA : La Hurle, de G. Champavert, Pathé-Revue n° 12. 
— Procéa : La falaise. 
2 L 11 2 
PATHÉ-CONSORTIUM-CINÉMA. — La Hurle, drame de 


M. G. Champavert. Lire d'autre part le compte rendu de ce 
beau film par mon excellent confrère René Hervouin. 
Coquin de printemps, c'est une bouffonnerie où Harold 
Llyod, Ilarry Pollard et la charmante Bébé Daniels, se 
chargent de faire rire les plus moroses. Pathé-Revue n0 r2. 
Toujours aussi documenté et intéressant. Nous y voyons le 
travail de la porcelaine industrielle. Une exploitation fores- 
tière en Georgie, de pittoresques villages provençaux, 


une chasse à l’hippopotame en Haute-Gambie et Petits, 


Métiers Tunisiens. 

Le F'auve de la Sierra : 3: épisode : Le Narcolique. Toujours 
aussi audacieux. 

Pathé-Journal présente les dernières actualités 


GAUMONT : Plock, documentaire. Le fromage assassin, 
dessins animés. Pulchérie conducteur de tramways, comédie 
comique. Dans le désert, comédie dramatique. L'ami des 
montagnes, roman. Les Deux Gamines, 5e épisode : Celle 


qu'on n'attendaïit plus. : 
L 11 2 
CINÉMATOGRAPHES LIARRY. — Si les livres ont Jeur des- 


tinée on peut dire aussi que les artistes ont la leur. Prenez 
telle ou telle vedette habituée à «truster » le succès et ne 
vous étonnez plus de voir chacune de ses productions 
‘accueillies avecle même plaisir. William Russell s’est classé 
définitivement dans la catégorie de ces « stockeurs » de 
succès et son dernier film : Jack, policeman d'occasion est 
réellement excellent sous tous les rapports. 

Le scénario est original et son auteur a su y glisser une 
note comique du meilleur aloi Le prisonnier dans l’auto- 
mobile est une petite trouvaille qui vaut cependant la 
peine d'être signalée. 

L'action est trépidante comme on pourra en juger. Alors 
que dans la ville de « Tousspikés » (Arizona) Mac-Hullaut, 
maire du pays, déplore, pour la quinzième fois en trente 
jours, la mort de son chef de police. Jack, fils du million- 
naire James Kingdon, file à New-York une sémiliante 
créature dont la chevelure rutilante lui a brülé les yeux et 


le cœur. Comme il reste perplexe et de plus en plus amol 
reux devant la demeure de son inconnue, le policemal 
Dick-Tames lui apprend que le propriétaire de Ja 
maison dans laquelle « son trésor » vient d'entrer, n'est 
autre que le richissime Cleveland — et que celui-ci vient 
d'engager comme bonne une délicieuse blonde aux yeux 
bleus. 

Jack se croit done amoureux d’une servante alors qû 2 
réalité, celle qu'il a suivie n’est autre quella propre fille du 
milliardaire : Bérénice. Pour arriver à ses fins et dans Ja 
crainte d’effaroucher la jolie suivante en se présentant 
sous son véritable nom, Jack supplie le policeman de vou 
loir bien lui prêter, pendant quelques soirs, son uniforme 
et de lui permettre de le remplacer dans son service not 
turne Dick-Tames acquiesce. 

Le soir venu, Jack vient chercher en auto le policeman 
en cours de route, il s'habille avec son costume. Arrivés à 
quelques centaines de mètres de la demeure de Cleveland 
ils stoppent. Jack, revêtu de l'uniforme de Dick-Tamesn 
sort de la voiture et il ordonne à son chauffeur de n€ pas 
bouger de cette place, quoi qu'il arrive. puis il va se poster 
devant la demeure de son aimée. 

Bientôt après, la blondinette Madeleine, nouvelle bonn® 
des Cleveland, fiancée de Pick-Assieth, un mauvais drôle 
que Dick-Tames a fait coffrer, sort pour aller promener 16 
chien de sa maitresse et Jack, croyant avoir affaire avec 
l'élue de son cœur, trouve expédient pour engager la con vel 
sation, de simuler un malaise. La jolie Madeleine se PE° 
cipite, s'intéresse à notre ami et celui-ci constate avec stug 
peur que la blonde jeune fille n’est pas celle qu'il à suivie: 
Jack remercie, s'excuse et quitte la suivante — non pas 
sans avoir fait à celle ci la petite blessure d’'Eros — ce don 
il est à cent lieues de se douter. Il pense seulement que 1e 
maison Cleveland est une véritable pépinière à bonniche® 
blondes. Le lendemain soir, même faction, Cette fois, ces 
Bérénice qui va promener son toutou dans le parc avoish] 
nant la demeure paternelle. Jack lui emboite le pas: 
Croyant avoir affaire à une bonne, Jack lie conversi 
tion avec la fille de Cleveland, la complimente sur sé 
cheveux, sur sa beauté et lui déclare son amour. Amusét 
de cette erreur et trouvantsque ce beau policeman 2 e8 
point vulgaire, Bérénice le laisse s’embourber et lui prome 
un rendez-vous pour le lendemain soir à l1 même neur£. 
Et, comme Madeleine, elle quitte Jack, avec dans le cœur 
la divine blessure fe l'amour. 

Cependant en Arizona, à Tousspikés, Mac Hullaut PE 
désespère de ne pouvoir, malgré les forts émoluments qu? 
propose, trouver un chef de police; il se désespère d'autt 
plus que le célèbre tireur, Ball-Obut s'amuse, histoire de $ 
faire la main, à enlever à coup de revolver les boutons ! 
la redingote de son maire. {a 

Ayant lu dans un journal de New-York que deux pandif 
terrorisent actuellement la capitale, Mac-Hullaut en dédu! 
que puisque deux bandits terrorisent une grande ville, Va 
seul pourrait bien venir à bout de ses brigands d'adminie, 
trés. Il part donc pour New-York avec l'intention . 1e 
engager un comme chef de police. Arrivé dans la gras 
cité. il entre en relations avec Pick-Assieth qui vient A 
sortir de prison. Celui ci accepte la proposition de Mi 
Iullaut moyennant une forte rétribution, mais avan " 
partir iltient à régler un certain compte avec Dick-Tar 
et il se met à sa recherche, suivi du maire de dousspik" 
quinest pas fâché de voir comment son nouveau che 
police va opérer. 

Pour supplanter sa maitresse dans le cœur 


et, 


du peal 


Doliceman, Madeleine s'affuble des vêtements de sa mai- 
resse et ce n'est que quelques minutes après que Jack 
8 aperçoit qu’il y a erreur sur la personne. Vite il recon- 
ditla blonde soubrette. 
Pendant qu'il converse avec elle sur le pas de la porteil 
Pt assailli par Pick-Assieth qui le guettait. Une lutte 
Séngage entre les deux hommes et Pick-Assieth est mis 
knock-out par Jack au grand ahurissement de Mac-Hullaut 
lui le croyait invincible. La police, prévenue par Bérénice, 
rive et l'on emporte Pick à l'hôpital, car il a deux côtes 
défoncées . 
Emerveillé des prouesses de Jack, Mac-Hullaut lui pro- 
Pose de devenir son chef de police. Jack va refuser lorsque 
érénice, qui voudrait que celui qu’elle aime ne fut pas 
{un simple policeman, le supplie d'accepter. Jack veut 
100 partir, mais à la condition expresse que s'il arrive à 
Mettre en vingt-quatre heures le pays de Tousspikés en 
Êrure, elle l’'épousera à son retour. Bérénice fait le serment 
Cêtre sa femme s’il réussit ce tour de force. Et Jack part 
- Pour Tousspikés. 
’est ici qu’il faut voir notre ami à l’œuvre : en moins de 
. Mouze heures il épure le pays, le discipline, l'assagit, donne 
Me lecon de tir du plus haut comique au célèbre tireur 
CAl-Obut, en lui faisant subir le sort qu'il faisait subir jadis 
Son maire : à coups de revolver il lui enlève un à un tous 
€S boutons de ses vêtements, — mais après lui avoir 
Claré qu’il ignore complètement l'art du tir... 
endant ce temps, à New-York, le chauffeur et Dick- 
Ames attendent vainement Jack. Cette scène est inénar- 
peus. Enfin Jack arrive chez son père et l’informe qu'il va 
Pouser dans les vingt-quatre heures la servante de Cleve- 
And, Comme celui cirefuse, notre pseudo-policeman passe 
Qutre et se rend chez son aimée, préalablement prévenue 
12 une dépêche. Bérénice, pour la circonstance et pour 
Oütinuer la mystification, s'est habillée en femme de 
: ambre, et lorsque Jack arrive, c'est la divine étreinte. 
AS parait M. Kingdon. Il déclare à Bérénice qu'il prend 
QuT une ancillaire, qu’il ne consentira jamais à un pareil 
Mariage. M. Cleveland entend du haut de l'escalier 
eq Edon qualifier son enfant de servante. Il apprend à 
A-ci que la prétendue bonne, n’est autre que sa fille et 
son lui avoue à son tour que le pseudo-policeman est 
fils, Tout s'arrange : Jack épouse Bérénice. 
€ jour du mariage, à la fin de la cérémonie, Pick- 
Faits s’avance avec un revolver vers Jack. Celui-ci croit 
ie en danger etun pugilat commence, en lequel Pick 
re nouveau battu. Mais Pick se relève, explique à notre 
Pain il ne lui voulait aucun mal — car Madeleine lui à 
révélé — qu’il voulait simplement offrir en souvenir ce 


polrer à l'as des tireurs. It cela finit par un éclat de 
ve, 


William Russell mène le jeu avec son train habituel. La 


Scène ne laisse rien à désirer. 
Mas et cherche un mari est un bon comique interprété par 
el Normand. 
Fi recherche du Grand Frisson est un curieux documen- 
re habilement réalisé ei qui dénote de la part des ascen- 
listes un réel mépris du danger. La prise de vues est 
faite comme l'est aussi le film. 
L 22 2 
D LEOI-PICTURES - CORPORATION Visages voilés.… 
5; Scénario et réalisation d'Henry Roussel]. 
bhique” une des plus belles réalisations de l'art cinégra- 
; € français. Le scénario est d'une grande originalité et 


âmes 


artie technique est particulièrement soignée et la mise en 


_ +0 LE COURRIER CINÉMATOGR APHIQUE 67 


ses points vitaux mettent aux prises deux races, deux 
croyances ancrées au plus profond de deux personnages 
que même l'amour n'arrive pas à unir définitivement. Féli- 
citons tout d’abord M Henry Roussell d'avoir mené à bien 
une täche aussi difficile où les pires ennuis étaient à 
craindre, Certes, il faut un beau courage pour s’exiler ainsi 
dans le bled, et une patience angélique n’est elle pas néces- 
saire pour obtenir des indigènes ce que M. Henry Roussell 
en a obtenu. Son drame vit tout entier dans des rives 
grandioses d'immensité. Il est grand, il fallait le réaliser de 
même. On voit dans certains tableaux des détails, desombres 
modelées, des effets de lumière merveilleux et je crois que 
M. Henry Roussell doit être un admirateur de Fromentin. 

Emmy Lynn, que nous voyous trop rarement à l'écran, 
nous à ému par la beauté tragique de son jeu, Marcel 
Vibert est un caïd de noble tenue et tout à fait à l'aise dans 
son personnage. L L 

En résumé, le scénario, les interprètes, la réalisation 
photographique et scénique sont parfaits. M. Henry Rous- 
sell a bien mérité du Cinéma Français et M. Rosen, l’habile 
directeur de la Select a droit à toutes nos félicitations pour 
s'être assuré un film si magistralement réalisé. 

R. I. 


AGENCE GÉNÉRALE CINÉMATOGRAPHIQUE : La Côle d'argent, 
un plein air très pittoresque. Le brillant policeman, intéres- 
sante comédie, interprétée par Tom Moore. Les étoiles du 
cinéma, 7e série, dans laquelle nous voyôns Mary Miles 
Minter, Montagu Love, Mme et M. Sidney Dew et Douglas 
Fairbanks. . 

Charlot papa, une réédition amusante. 


Ecr1PsE : L’ascension de la Jungfraun, curieux documen- 
taire, Mirages, comédie avec Mildred Harris, Nestor et sa 
nourrice, Un comique. 


On a présenté cette semaine, 34.848 mètres de films. 
La production française y figure pour 10,395 mètres, 
grâce aux cinq maisons suivantes que nous citons bien 
volontiers. Ce sont : 

Select- liclures-Corporation, Agence Générale Cinémato- 
graphique, Gaumont, Pathé-Consortium-Cinéma. l’hocéa- 
Location. 


DES ANGLES, 


—_—_—_—…——….…— —…——— —…— —_…"—_— _"—————————— 
CEELLECELELLELLCCECLLELECECCCCCCCCC CE CCC CCC CE CCCP CCC CCC CECEE CE CEE CELL LE ET 
———————————…——————…—…—— _…———————_— —_—————————————————————…—— 


LES PRÉSENTATIONS 


Ciné Max-Linder, 24, boulevard Poissonnière 
Cinématographes Harry 


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10 heures. 


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